Ahmed M’nif, un jeune derrière les barreaux pour avoir filmé une scène de violence policière

Samedi 24 mai 2014, Ahmed M’nif a été arrêté suite à l’intervention policière la plus violente survenue à Sfax depuis janvier 2011. La société civile s’active et se mobilise afin de libérer ce jeune homme enfermé pour avoir sorti ton téléphone et filmé un niveau de violence d’une ampleur sans précédent.

Tout a commencé après le match de l’Espérance Sportive de Tunis qui s’est déroulé à Sfax samedi dernier. Le bus de la délégation ‘Sang et Or’ avait pris la route vers Tunis, escortée par une cinquantaine d’agents appartenant aux unités d’intervention à bord d’un autre bus.

Sur la route l’Afrane, au niveau du café ‘Miracle’, situé à 4 ou 5 kilomètres du centre ville de Sfax, un jeune homme, au café, a jeté des pierres au moment du passage des bus causant une blessure d’un agent. Imaginez la suite…

Une violence excessive semblable à un massacre à l’encontre des jeunes clients présents au café vers 22h30, les policiers munis de matraques et d’électrochocs ont agressé pratiquement tout le monde, sans exception durant plusieurs minutes : ceux qui regardent la télé en fumant une chicha, ceux qui jouent aux cartes, ceux qui papotent tranquillement…

Une scène d’horreur qui a duré environ 15 minutes, durant laquelle des policiers enragés ont saccagé le local, tabassé violemment des citoyens innocents et confisqué un disque dur relié aux caméras de surveillance du café, ces derniers ont fini par arrêter arbitrairement des personnes et les conduire au poste de police. Parmi eux, un certain ‘Ahmed M’nif’, arrêté pour avoir filmé la scène à l’aide de son téléphone mobile.

Depuis samedi dernier, ce jeune homme, ayant un casier judiciaire vierge, est derrière les barreaux sous prétexte qu’ils essaient d’identifier le lanceur de pierres et qu’ils n’y sont pas encore parvenus. La famille d’Ahmed ainsi que toutes les personnes qui le connaissent de près ou de loin n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi est-il encore en état d’arrestation, raison pour laquelle une campagne de soutien a été lancée sur Facebook appelant les Tunisiens à s’intéresser à cette affaire pour que justice soit faite.

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