Publié le 19-12-2025

RAV4 hybride : Pourquoi BSB Toyota accélère les ventes avant la hausse des prix en 2026 ?

BSB Toyota accélère la commercialisation de son RAV4 Hybride en cette fin d’année 2025, dans un contexte marqué par une pression fiscale croissante, des quotas d’importation restrictifs et des changements majeurs annoncés pour 2026.



RAV4 hybride : Pourquoi BSB Toyota accélère les ventes avant la hausse des prix en 2026 ?

 Derrière l’offre commerciale déployée depuis mi-décembre, se dessine une lecture plus large des tensions qui traversent aujourd’hui le marché automobile tunisien.

À l’occasion de la fin d’année, BSB Toyota a lancé une offre hivernale exclusive sur le Toyota RAV4 Hybride, l’un des SUV les plus vendus en Tunisie. Depuis le 15 décembre 2025, les clients peuvent bénéficier de cartes carburant offertes par Ola Energy ainsi que de deux années supplémentaires de garantie sur la batterie hybride, une initiative destinée à renforcer la confiance et à encourager l’achat immédiat.

Si cette campagne s’inscrit officiellement dans une logique promotionnelle de fin d’année, elle intervient surtout dans un contexte où le marché automobile tunisien est fortement contraint. Selon Moez Belkhiria, président-directeur général de BSB Toyota, « les quotas figent le marché automobile en 2025 ». Malgré une demande structurellement élevée, l’offre reste limitée par un système de quotas fixé par l’État, qui détermine le nombre de véhicules autorisés à entrer sur le territoire.

Pour l’année 2025, ces quotas sont plafonnés à 55 unités, dont seulement 8 véhicules de service. Ce déséquilibre persistant entre offre limitée et demande soutenue favorise le développement du marché parallèle et empêche une régulation naturelle des prix. Le véhicule demeure pourtant un bien d’équipement essentiel pour les déplacements des Tunisiens.

Mais le véritable tournant se profile avec l’entrée en vigueur de la Loi de finances 2026. Jusqu’à fin 2025, les véhicules hybrides non rechargeables bénéficiaient d’un abattement de 50 % sur les droits de consommation. Le RAV4 hybride, équipé d’un moteur thermique de 2,5 litres, profitait ainsi d’une fiscalité allégée. À partir de 2026, cet avantage disparaît pour les hybrides essence dont la cylindrée dépasse 1.700 cm³, excluant directement le RAV4 du dispositif.

À l’inverse, des modèles concurrents dotés de moteurs plus petits continuent de bénéficier de l’abattement fiscal. Une situation que BSB Toyota juge incohérente, d’autant que le RAV4 affiche une puissance fiscale de 9 CV et une consommation moyenne annoncée de 4,5 litres aux 100 km. Selon l’importateur, cette réforme crée une distorsion de concurrence et pénalise un modèle pourtant leader de son segment.

L’impact pour le consommateur tunisien est direct. Le prix du Toyota RAV4 hybride pourrait passer d’environ 185.000 dinars à près de 220.000 dinars en 2026, sous l’effet du retour à une taxation pleine. Dans ce contexte, l’offre de fin d’année apparaît comme une fenêtre d’opportunité pour les automobilistes souhaitant acquérir ce modèle avant la hausse annoncée.

Si la Loi de finances 2026 favorise clairement les véhicules hybrides rechargeables (PHEV), avec une taxe de consommation à 0 % et une TVA réduite à 7 %, les hybrides non rechargeables restent à l’écart de ces incitations. Pour Moez Belkhiria, la transition énergétique ne pourra être efficace qu’à travers une fiscalité plus équitable, basée sur des critères objectifs comme la consommation réelle, les émissions de CO₂ et la puissance fiscale.

En attendant une éventuelle révision de ces dispositions, BSB Toyota fait le choix de l’anticipation. L’opération actuelle sur le RAV4 hybride s’inscrit ainsi comme une réponse pragmatique à un environnement réglementaire incertain et marque une fin d’année décisive pour un modèle emblématique du marché automobile tunisien.



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