Une polémique orageuse s’est lancée ces derniers jours sur l’apparition et l’animation de quelques émissions télévisées sur Tunis 7 et Hannibal TV par les avocats. Le nouveau dans cette affaire est que le doyen des avocats, le premier responsable du métier, a déclaré officiellement à travers un communiqué qu’il n’est pas d’accord pour ces apparitions médiatiques massives des avocats et que ceux-ci doivent arrêter immédiatement ces pratiques. Des rumeurs ajoutent que les avocats impliqués seront jugés par le bureau national des avocats et auront probablement des sanctions.

Les réactions se contre-mêlent entre un pour et un contre surtout après le dernier épisode de « El Hak M3ak » la version arabe de « Sans Aucun Doute » qui a traité un litige entre un grand avocat et sa cliente. L’émission et ses animateurs ont attaqué farouchement l’avocat en lui donnant l’image d’un vrai coupable ce qui a énervé le doyen et ses alliés. L’animateur, Moez Ben Gharbia, n’a pas hésité aussi à faire des allusions sur les attaques contre ses avocats durant le weekend qui a précédé l’émission. Le sujet de l’émission était une réponse forte qui montre la force des médias et qui a poussé les avocats à déclarer la guerre et à utiliser leurs armes de défense.

Les accusations ont dépassé le fait que l’apparition médiatique est une pub gratuite et camouflée pour les avocats. Cette fois, tout le monde le dit explicitement : les avocats-animateurs font un tribunal alternatif où ils accusent, questionnent, analysent et jugent eux-mêmes le coupable. Une accusation grave qui impliquera, peut-être, les juges tunisiens dans cette polémique qui ne prendra, visiblement pas fin d’ici peu.

Les animateurs–avocats, à leur tour, n'ont pas arrêté d’expliquer les nobles causes qu’ils défendent à travers leurs émissions mentionnant qu’aucune lois ne leur interdit d’animer des émissions avec leur étiquette d’avocat.       

Henda