Publié le 30-05-2025
Trop d’institutions, pas assez d’efficacité : Kaïs Saïed tire la sonnette d’alarme
Lors du Conseil des ministres tenu jeudi 29 mai 2025 au palais de Carthage, le président Kaïs Saïed a lancé un appel clair à une “révolution législative profonde”, axée en priorité sur les droits sociaux, la dignité du travail et la justice économique.

Dans son discours d’ouverture, le chef de l’État a insisté sur l’urgence de rénover les lois en vigueur, jugées obsolètes ou trop orientées vers les intérêts de certaines élites. Il appelle à une pensée législative militante, tournée vers les besoins réels des citoyens.
Fin de la sous-traitance dans le secteur public : “Une servitude déguisée”
Kaïs Saïed a mis l’accent sur le décret interdisant la sous-traitance dans le secteur public, qu’il a qualifiée de forme moderne d’exploitation. Il a exigé la dissolution de la Société des services de télécommunication et l’intégration directe des agents concernés dans leurs postes, dénonçant un système qui nie la dignité des travailleurs.
“Pas de demi-mesures dans la guerre pour la justice sociale”
Le président a rappelé que cette dynamique de réforme s’inscrit dans ce qu’il considère comme une véritable guerre de libération nationale, appelant à ne pas céder à la peur ou à la complaisance. Il s’est appuyé sur l’article 17 de la Constitution, qui encourage l’équilibre entre secteur public et privé sur la base de la justice sociale.
Il a également dénoncé les lois sur mesure ayant favorisé une économie de rente, au détriment de l’investissement productif et de l’emploi décent.
Zones industrielles, caisses sociales et pauvreté : des solutions urgentes attendues
Le Conseil a discuté de la situation préoccupante des travailleurs marginalisés dans les zones industrielles, victimes de chômage prolongé, de précarité et d’injustices structurelles.
Dans le même esprit, des propositions ont été mises sur la table pour réformer les caisses sociales et garantir leur équilibre financier, tout en préservant leur mission sociale.
Alléger l’État, soutenir les porteurs de projets
Autre point fort de la réunion : réduire le nombre d’institutions publiques jugées inefficaces, et réallouer les ressources à des entités utiles, innovantes et génératrices d’emploi.
En parallèle, le président a plaidé pour une simplification drastique des procédures de création d’entreprises, trop souvent freinées par des cartels économiques. Pour lui, l’entrepreneuriat local est un levier crucial pour une croissance inclusive.