Publié le 23-05-2023

La moitié des jeunes Tunisiens ne connaissent pas les préservatifs

Les résultats préliminaires d'une étude sur la "reformulation des valeurs liées à la sexualité, à la santé sexuelle et reproductive, et à la relation entre les sexes", menée par le groupe Tawhida Ben Cheikh, ont été révélés. L'étude s'est déroulée entre novembre 2022 et février 2023 et a ciblé les jeunes âgés de 18 à 29 ans.



La moitié des jeunes Tunisiens ne connaissent pas les préservatifs

Les résultats de cette étude, basée sur une enquête de terrain menée auprès de 5837 jeunes dans 8 gouvernorats, à savoir Ariana, Tunis, Ben Arous, Le Kef, Manouba, Médenine, Sfax et Tataouine, reflètent une grave lacune et une ignorance choquante chez les jeunes en ce qui concerne des sujets cruciaux liés à la sexualité, à la santé sexuelle et reproductive.

Hadia Belhaj, présidente du groupe Tawhida Ben Cheikh, a souligné lors d'une conférence de presse tenue dans la capitale que seulement 45,8 % des jeunes interrogés connaissent le préservatif, tandis que 54,2 % d'entre eux ignorent les pilules contraceptives.

Elle a également indiqué que seulement 20,8 % des jeunes interrogés connaissent la "pilule du lendemain" comme moyen de contraception, malgré le fait que la plupart des hommes ont des rapports sexuels non protégés à un âge précoce, selon leurs propres déclarations.

De plus, la plupart d'entre eux, qu'ils soient masculins ou féminins, ignorent que l'avortement jusqu'à trois mois de grossesse est légal en Tunisie. L'étude révèle également que 38 % des hommes et 31 % des femmes ne savent pas qu'une femme non mariée a le droit de bénéficier des services d'avortement à tout moment de son choix.

Les résultats de l'étude ont montré que la connaissance de la loi sur l'avortement est très limitée parmi les jeunes, en plus de l'existence de restrictions liées à la sexualité des femmes, à la diversité des orientations sexuelles et à la domination des orientations traditionnelles et des idées stéréotypées sur ce sujet, même parmi les jeunes qui bénéficient d'un niveau social, économique et éducatif élevé.

La présidente du groupe Tawhida Ben Cheikh a ajouté que le travail sur cette étude se poursuivra, avec la tenue d'ateliers regroupant un certain nombre d'experts et de spécialistes pour approfondir ses résultats et établir des indicateurs précis. Ces résultats serviront de base pour formuler des recommandations visant à encourager les décideurs à promouvoir les valeurs d'ouverture, le respect de la diversité et les libertés individuelles.

De son côté, Dora Mahfoudh, professeure de sociologie, a souligné que les premiers résultats de cette étude ont révélé un besoin urgent de promouvoir la culture sexuelle chez les jeunes, ce qui nécessite la coordination des efforts de tous les intervenants, notamment les ministères de l'Éducation, de la Famille et de la Culture, ainsi que les acteurs de la société civile.

Elle a souligné que l'ignorance en matière de culture sexuelle est extrêmement préoccupante, car elle ne conduit pas seulement à la régression des mentalités et à l'arriération des sociétés, mais elle affecte également gravement la santé physique des individus, notamment en ce qui concerne la transmission de nombreuses maladies sexuellement transmissibles, qui sont classées comme étant dangereuses.

 


 



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