Publié le 02-12-2022

San Francisco veut autoriser les robots tueurs en cas d’attaque terroriste

San Francisco envisage d’autoriser ses policiers à utiliser des robots tueurs, une décision polémique défendue ce jeudi comme une « solution de dernier recours » par la police de la ville américaine, située en Californie.



San Francisco veut autoriser les robots tueurs en cas d’attaque terroriste

Le conseil municipal de San Francisco s’est montré favorable ce mardi, par 8 voix contre 3, à l’adoption d’une résolution prévoyant l’usage par les forces de l’ordre de robots capables de tuer dans certains cas extrêmes, comme les attaques terroristes ou les tueries de masses, très fréquentes aux États-Unis.

Une option « pour sauver des vies »
« L’usage de robots dans des situations potentiellement meurtrières est une option de dernier recours », a assuré dans un communiqué le chef de la police de San Francisco, William Scott. « Nous vivons une époque où la violence de masse devient plus fréquente », a-t-il insisté. « Nous avons besoin de cette option pour sauver des vies, au cas où ce genre de tragédie se produirait dans notre ville. »

La police de San Francisco possède actuellement plusieurs robots, achetés entre 2010 et 2017, qu’elle peut contrôler à distance. Ils sont utilisés « lors d’alertes à la bombe, de matériaux dangereux et d’autres incidents où les policiers doivent garder leurs distances avant de sécuriser les lieux », selon le communiqué, qui précise que seuls des officiers haut placés de la police pourraient donner l’ordre d’utiliser un robot pour tuer.

La nouvelle mesure permettrait d’utiliser ces robots pour placer une « charge explosive » capable de « neutraliser ou désorienter un suspect violent armé ou dangereux qui menace de prendre des vies », selon la police. « Les robots équipés de cette manière seraient uniquement utilisés pour sauver des vies innocentes », a martelé la police.

Pour les opposants, une « militarisation » de la police

Cette décision, qui doit encore être définitivement adoptée lors d’un conseil municipal prévu le 6 décembre, selon le New York Times, nourrit une intense polémique. Ses opposants craignent qu’elle débouche sur une augmentation des violences policières et un futur digne des films « Terminator ».

« C’est une politique horrible et l’exact opposé de comment la police devrait utiliser les robots », a réagi sur Twitter Paul Scharre le vice-président du Center for a New American Security, un groupe de réflexion basé à Washington.

« L’avantage des robots est de créer plus de distance entre les forces de l’ordre et une menace, précisément pour qu’elle n’ait pas besoin de recourir à la force létale », a-t-il ajouté, en soulignant que les policiers peuvent utiliser de nombreux moyens pour neutraliser un assaillant sans le tuer, comme les tasers, les grenades aveuglantes, le gaz lacrymogène, etc.

Pour lui, la décision de San Francisco, qui risque d’être suivie par d’autres villes, « est un nouvel exemple de la militarisation de la police américaine », a-t-il dénoncé.
AFP



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