Publié le 18-11-2022

Le Québec a failli bouder Djerba : Coulisses de la Situation

Le Québec, qui à l’instar du Canada, a hésité à participer au Sommet de la Francophonie en raison du climat politique tendu qui sévit en Tunisie, n’entend pas condamner les gestes, aussi « extrêmes » soient-ils, posés par le président du pays hôte, Kaïs Saïed.



Le Québec a failli bouder Djerba : Coulisses de la Situation

« On ne condamne pas, mais on ne salue pas la situation, on leur donne une chance, [...] il faut donner une chance à la démocratie », a résumé la ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, lors d’une mêlée de presse, peu de temps après son arrivée sur l’île de Djerba.

La situation en Tunisie est telle que le gouvernement Trudeau a récemment exercé, selon ce qui a filtré dans les derniers mois, des pressions auprès de la France pour que le sommet soit reporté une fois de plus.

« C’est sûr que le président Saïed a fait un geste inusité, extrême même en décidant de démettre son gouvernement », a reconnu la ministre Biron, en abordant la situation avec les journalistes.

Le gouvernement Legault a donc hésité lui aussi à se rendre au sommet cette année.

« Oui, on y a réfléchi parce que la situation est fragile (en Tunisie). Mais à un moment donné, tu fais la balance des inconvénients », a-t-elle expliqué.

« Si on condamne la Tunisie, c’est un peu comme si on condamnait l’Afrique », a-t-elle exposé. Au final, « pour la santé de l’Afrique, c’est mieux qu’on se présente », a-t-elle conclu. « La décision qu’on a prise, c’est pour le bien de la Francophonie », a ajouté la ministre.

La tenue d’élections législatives en Tunisie le 17 décembre a aussi pesé dans la balance. « Il faut donner une chance à la démocratie », a plaidé Mme Biron.

« Nous on est ici pour le Sommet de la Francophonie. C’est la Francophonie qui nous intéresse, a-t-elle insisté. [...] On est ici pour le marché de la Francophonie. »

François Legault, qui prévoit rejoindre la ministre Biron vendredi après-midi, à Djerba, doit d’ailleurs participer au Forum économique de la Francophonie, dimanche.

Son voyage en Tunisie pourrait aussi devenir l’occasion d’une première, mais courte rencontre bilatérale avec son homologue fédéral. Il s’agit à tout le moins d’une « possibilité » évoquée tant par le cabinet de M. Legault que par celui de M. Trudeau, mais le tout reste à confirmer. Les deux hommes devraient se rencontrer à nouveau de façon plus formelle, en décembre, a prévenu le cabinet de M. Legault.

À moins d’un changement, Justin Trudeau doit dans tous les cas participer lui aussi au sommet, qui débutera par une cérémonie officielle, samedi, en présence du président tunisien et de la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, qui, sans opposant aucun, devrait obtenir un deuxième mandat.

 

  



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