Publié le 17-08-2022

Liban : l'homme qui avait pris une banque en otage ne sera pas poursuivi

L'épargnant excédé qui avait réclamé jeudi dernier ses plus de 200.000 euros d'économies à la Federal Bank a été libéré. Cependant, l'État peut toujours engager des poursuites.



Liban : l'homme qui avait pris une banque en otage ne sera pas poursuivi

La banque a abandonné les charges retenues contre Bassam al-Sheikh Hussein et un juge a donc ordonné sa libération, rapportait mardi l'agence officielle ANI. Mercredi 17 août, un responsable judiciaire a confirmé à l'AFP que Bassam al-Sheikh Hussein avait été libéré. Si la banque s'est retirée de l'affaire, l'État peut toutefois toujours engager des poursuites, a-t-il précisé.

Jeudi, Bassam al-Sheikh Hussein avait fait irruption dans une agence du centre-ville de la Federal Bank, réclamant, fusil à la main, ses plus de 200.000 euros d'économies bloqués depuis l'effondrement bancaire qui a créé l'une des pires crises économiques du monde depuis 1850 selon la Banque mondiale.

Bassam al-Sheikh Hussein réclamait cet argent pour payer les frais d'hospitalisation de son père, selon l'ANI, et s'était rendu au bout de plusieurs heures après que la banque avait accepté de lui donner près de 30.000 euros, selon les médias locaux.

Régulièrement, des violences éclatent entre employés de banque et épargnants incapables de récupérer leur argent dans un pays où la monnaie a perdu plus de 90% de sa valeur et environ 80% de la population a plongé dans la pauvreté depuis 2019.

Bassam al-Sheikh Hussein avait été acclamé par la foule après sa prise d'otage et salué comme un héros au Liban où, selon la Banque mondiale, les autorités ont dilapidé les dépôts des épargnants ces 30 dernières années grâce à une pyramide de Ponzi. Cette méthode - une escroquerie consistant à rémunérer les investisseurs existants avec les fonds apportés par les nouveaux entrants - a profité aux principaux acteurs politiques et économiques au détriment des ménages, affirme la Banque mondiale qui dénonce une «dépression délibérée».

AFP



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