Publié le 06-03-2018

Des bancs de l’amphi aux rangs du chômage !

« A quoi servent les études si on est voué au chômage ? ». C’est la question que se pose bon nombre des jeunes diplômés. Une question qui s’apparente plus à une amertume, et à une désillusion qui frappe les jeunes d’aujourd’hui, une fois  entrés sur le marché du travail.



Des bancs de l’amphi aux rangs du chômage !

« A quoi servent les études si on est voué au chômage ? ». C’est la question que se pose bon nombre des jeunes diplômés. Une question qui s’apparente plus à une amertume, et à une désillusion qui frappe les jeunes d’aujourd’hui, une fois  entrés sur le marché du travail.

 

 

En 2008, le taux du chômage en Tunisie est de 14.2%, un chiffre très préoccupant, d’autant plus que les premiers touchés sont les diplômés universitaires.

Le taux de chômage était de 19,3% chez les diplômés de l’enseignement supérieur en 2007. Il est passé à 22.2% en 2008, et l’année 2009 ne semble pas être épargnée par cette hausse. Toujours en 2008, 113 200 de chômeurs, sont diplômés de l’enseignement supérieur, soit 21.67% du nombre total des chômeurs, autant dire que faire des études n’est plus garant d’un avenir stable!

Au bout de quelques dizaines de candidatures postées, le jeune diplômé se retrouve devant l’employeur, victime de son….. diplôme ! Pénalisé pour avoir fait des études poussées,  et demandé un salaire à la hauteur de ses nuits blanches passées pour réussir ses examens. Sanctionné, car les diplômés, y’en a des milliers, et le Monsieur en face de lui a largement le choix…

Aujourd’hui, avoir un diplôme universitaire aussi prestigieux qu’il puisse être ne représente pas toujours une garantie d’employabilité. Travailler dans un centre d’appel est presque devenu un passage obligatoire à la sortie de l’université. D’ailleurs, les centres d’appel deviennent de plus en plus prisés et de plus en plus exigeants lors des recrutements ! Maitrise ou Master, plus le cv est garni, plus les chances d’être embauché sont réduites ! Les médecins, architectes, ingénieurs ou pharmaciens, ne s’en sortent pas mieux ! Un paradoxe bien réel,  en passe de devenir une réalité de plus en plus évidente.

La sur-qualification et le chômage des jeunes représentent un phénomène qui n’est certes pas spécifique à la Tunisie, mais qui est loin d’être négligeable. A l’heure actuelle, le secteur tertiaire est le plus touché par ce phénomène, avec une mention spéciale pour la filière des sciences juridiques (plus de 60% des diplômés en droit sont au chômage).

L’Etat est conscient de la situation, et par le biais du Premier Ministre, Mohamed Ghannouchi, a fait savoir au début de ce mois de décembre que le budget réservé à l’emploi « passera de 258 millions de dinars en 2009 à 304 millions de dinars en 2010. » Le Premier Ministre a également affirmé que la fonction publique est prête à libérer 16000 postes l’année prochaine, dont 70% pour les diplômés de l’enseignement supérieur. En plus des encouragements des investissements privés et des mesures d’aides matérielles. Mais cela suffira-t-il à résoudre ce problème? Suffira-t-il à rassurer les jeunes diplômés, encore désœuvrés ou du moins leur donner une lueur d’espoir ? Il faut dire que le contexte actuel des choses n’est pas favorable, et la crise financière qui a secoué la planète, se ressent aussi en Tunisie, avec un taux de croissance certes positif, mais en baisse (il devrait être aux alentours de 5% selon la déclaration du Président de la BAD en septembre 2009) contre 6,3% en 2007.

Désillusion, déception, désenchantement, démotivation, les jeunes sont de plus anxieux face à leur avenir. Des bancs de l’amphi aux rangs du chômage, il n’y a parfois qu’un pas…

 

Sarah B.H

 

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