Publié le 06-03-2018

Ciné-club : Intervention divine ou le silence qui parle

Le ciné-club de CinemAfricArt, tenu chaque mercredi, a projeté hier, le 21 octobre 2009, l’avant dernier film de Elia Suleiman, « Intervention divine ». Les cinéphiles étaient nombreux à assister à la projection et au débat chaud et prolifique t autour de l’œuvre.



Ciné-club : Intervention divine ou le silence qui parle

Le ciné-club de CinemAfricArt, tenu chaque mercredi, a projeté hier, le 21 octobre 2009, l’avant dernier film de Elia Suleiman, « Intervention divine ». Les cinéphiles étaient nombreux à assister à la projection et au débat chaud et prolifique autour de l’œuvre.  

 

Intervention divine est un long métrage qui raconte l’histoire d’un palestinien vivant à Jérusalem, amoureux d’une palestinienne de Ramallah. L'homme est partagé entre son amour et la nécessité de s'occuper de son père, très fragile. En raison de la situation politique, la femme ne peut aller plus loin que le checkpoint situé entre les deux villes. Les rendez-vous du couple ont donc lieu dans un parking désert près du checkpoint.

 

Dans un language cinématographique extrêmement esthétique et poétique, Elia a joué sur le hors champ de ses cadres. Loin de la saturation des images que nous avons eu l’habitude de voir dans les films palestiniens ou qui évoquent la cause palestinienne, le film a donné des images contemplatifs, remplis du vide qui laisse un espace libre et juste aux téléspectateurs de se faufiler dans la vie de tous jours des palestiniens. Elia a joué aussi sur le silence qui parait à première vue, pesant, mais qui raconte la lourdeur de l’enfermement des palestiniens sur eux-mêmes par la volonté israélienne.

 

Intervention divine, un film qui fait un joli va et vient entre la fantaisie de l’auteur et le réalisme du metteur en scène, est aussi un film riche en codes et en références. Sa profondeur est inépuisable de sens, de sentiments et de messages ou propositions. Les cinéphiles du ciné-club de CinemAfricArt ont passé des heures à discuter et à donner, chacun de son côté, sa vision et ses sentiments par rapport au film et aux autres œuvres du Elia Suleiman.

 

Rappelons que « Intervention divine » est sorti en 2002 et a eu le prix du jury au festival de Cannes 2002 malgré les critiques acharnées de la presse arabe et européenne. Le film est produit par le français, Humbert Balsan, qui a mis fin à ses jours le 10 février 2005 à Paris après avoir produit une quinzaine de grands films arabes.

 

Hier, était une soirée de pur reflet allègre autour d’un film de très haute valeur esthétique et éthique. Une soirée cinéphile que nous espérons avoir ses similaires dans d’autres salles de cinéma en Tunisie.

 

Henda


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