Publié le 06-03-2018

Cyril Grislain se venge de Nabil Karoui 8 ans après…

Cyril Grislain a posté un statut sur Facebook portant comme titre : Il n’y a que moi qui puisse faire de toi le Président...



Cyril Grislain se venge de Nabil Karoui 8 ans après…

Dans son post, Cyril Grislain qui était à l’époque conseiller de Mohamed Ghanouchi raconte sa mesaventure avec Nabil Karoui un certain soir du 21/22 janvier….

« Il n’y a que moi qui puisse faire de toi le Président » Nabil Karoui à Mohamed Ghanouchi. La Kasbah, le 21/22 Janvier 2011.

A ceux qui veulent voter pour Nabil Karoui je voudrais témoigner d’un épisode crucial, connu d’au plus 6 personnes, qui s’est passé vers le 22 Janvier 2011.

Il n’est aucun secret que le 19 Janvier 2011, j’ai passé quelques semaines à la Kasbah puis à Carthage pour entre autres accompagner la transition de l’ancien pouvoir vers une sortie aussi fluide que possible de Mohamed Ghanouchi ainsi que du 1er échelon national, regional et ministeriel, encore totalement RCDs. En témoigne l’Histoire et peuvent en témoigner les autres présents alors: création du Gouvernement Ghanouchi 2 avec remplacement (enfin) des 9 anciens Ministres Ben Ali, remplacement des 24 Gouverneurs au mieux des circonstances, replacement de Ghanouchi par BCE, etc.
Apparaissent des gens comme Zbidi, Aïdi, Brahim, Ayed et tant d’autres sur la scène politique qui commence (enfin) à se renouveler.

Le 22 (ou peut-être 21) Janvier, encore à la Kasbah, Nabil Karoui debarque non sollicité, comme un ouragan, et vient, d’abord, expliquer à la petite équipe que nous étions, alors appellée « Cellule de Communication », comment on devait s’y prendre pour dégager la manifestation devant la Kasbah, faire en sorte que le Gouvernement reprenne le pouvoir, et une série d’actions visant à rétablir l’ordre. Tel qu’il était.
Nous refusons son ‘aide’. Notre but était tout autre. Nous demandons à la sécurité de le raccompagner hors du siège du Gouvernement.

Il part furieux, vociférant qu’on n’y comprend rien, que sans Nessma on ne peut rien faire, qu’on va laisser le pays basculer dans l’anarchie, que « regarde! » (en nous pointant les manifestants ‘Kasbah’ au travers de la fenêtre) pour ce peuple il faut un homme fort qui commande, qu’on est tous des ... (je vous passe les noms d’oiseaux) etc.
Je découvre aussi de façon fortuite que la dite cellule était composée presque exclusivement de gens qui avaient tous un passé chargé avec Nabil. Ce garçon, que je n’avais croisé que deux fois auparavant, avait semble-t-il un art de se faire des inimitiés.

Je me rends alors au bureau de Mohamed Ghanouchi. J’entre, et surprend Nabil en train de lui dire « Il n’y a que moi qui puisse faire de toi le Président ». Je le fais sortir sur le champs. Nous ne nous sommes plus jamais parlé depuis.
Ghanouchi me debrief que sous un ton mélangeant menaces et séduction, Nabil lui a donc proposé un plan à la mesure de son machiavélisme bien connu de ceux qui le connaissent vraiment, pour l’établir Président.
Il ne savait pas que Ghanouchi ne rêvait très sincèrement que d’une chose: partir.
J’ai travaillé avec lui presque chaque jour de ce mois et demi passé à gouverner après le 14 Janvier: ils n’avaient été rien d’autre qu’une torture totale pour lui.
Ce qui en dit aussi long sur la finesse de jugement de Nabil dans les circonstances politiques compliquées.

Le soir même sur Nessma, Elyes Gharbi, depuis devenu un ami, sors mon nom et ma photo au public pour la 1ère fois de ma vie. Interrogeant qui est donc ce Cyril Grislain, un français qui conseille Ghanouchi, pour qui roule-t-il, etc. Les insinuations que je devais être agent secret sont alors allées bon train. Puis les menaces de mort aussi.
Je considère qu’Elyes faisait son travail de journaliste (un de nos meilleurs sans aucun doute) dans les circonstances d’infos du moment. Et que Nabil, le seul de Nessma à savoir que j’étais là bas, n’avait évidemment pas dû expliquer à Elyes les circonstances réelles de comment il a appris que j’étais à la Kasbah.

Bref, bien heureusement, libres nous sommes de voter. Et bien heureusement libres vous êtes de voter pour Nabil Karoui.
Il est certain qu’il est malin (khbith) comme peu le sont, qu’il est résolument un homme d’action, qu’il a une résilience remarquable et qu’il a une expérience spéciale de sentir et influencer les Tunisiens.
Et si j’ai peu de mal à imaginer qu’il y ait de vraies problèmes légaux reprochables à Nabil, j’avoue ne pas bien comprendre la droitures du timing judiciaire à son égard. Notre Justice a certainement encore un très long chemin à parcourir.

Alors, si vous êtes convaincus que Nabil Karoui représente et porte sincèrement en son fort interieur les valeurs d’intégrité morale et de sincérité, d’amour vrai du peuple, de l’intérêt général, de l’absence de conflits d’intérêts personel, de la primauté de l’Etat et des institutions, des Droits de l’Homme et de la Loi, et de la respectabilité internationale qui font l’étoffe du Président dont la Tunisie mérite. Si vous pensez qu’il mérite recevoir du « Saïd Errais », alors votez libres.

Vous savez maintenant en tout cas qui si ça n’avait tenu qu’à lui, vous ne le seriez pas, libres.
 



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