Publié le 06-03-2018

Incendies en Amazonie, le président brésilien Jair Bolsonaro sous pression internationale

Les feux de forêt qui se propagent rapidement en Amazonie ont des répercussions internationales, l'ONU et le président français interpellant vivement le président brésilien Jair Bolsonaro tandis que se multiplient les appels à sauver le "poumon de la planète".



Incendies en Amazonie, le président brésilien Jair Bolsonaro sous pression internationale

Les feux de forêt qui se propagent rapidement en Amazonie ont des répercussions internationales, l'ONU et le président français interpellant vivement le président brésilien Jair Bolsonaro tandis que se multiplient les appels à sauver le "poumon de la planète".

Bolsonaro, un climato-sceptique, a accusé jeudi Emmanuel Macron d'avoir "une mentalité colonialiste", après que ce dernier a donné rendez-vous aux membres du G7 pour "parler de l'urgence" des feux en Amazonie à Biarritz ce week-end.

Dans deux tweets successifs, Bolsonaro a accusé Macron d'"instrumentaliser une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens" avec "un ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème".

"Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel", a écrit le président d'extrême droite. "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle".

En pleine crise climatique mondiale, nous ne pouvons accepter davantage de dégâts sur une source majeure d'oxygène et de biodiversité", a écrit Antonio Guterres, réclamant que l'Amazonie soit "protégée".

Bolsonaro a participé à une réunion de crise en soirée à Brasilia. En matinée, il avait lancé une nouvelle charge contre les défenseurs de l'environnement, qui ont appelé à des manifestations vendredi dans le monde.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclenché la salve d'appels à sauver l'Amazonie en se disant sur Twitter "profondément préoccupé" par les incendies sévissant dans la plus vaste forêt tropicale du monde, dont 60% se trouvent en territoire brésilien.

Peu après, c'est le président français qui exprimait son inquiétude, lui aussi avec un tweet, malencontreusement illustré d'une image prise par un photographe décédé en 2003, comme beaucoup d'autres tweets.

Des manifestations étaient prévues pour l'Amazonie vendredi, à Sao Paulo et Rio. Le mouvement de la jeune Suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, "Fridays for Future", a appellé à manifester devant les ambassades et consulats du Brésil à travers le monde.

Si l'avancée des feux dans la plus vaste forêt tropicale de la planète était très difficile à évaluer, l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2.500 nouveaux départs de feu en l'espace de 48 heures dans l'ensemble du Brésil. La déforestation, qui avance rapidement, est la principale cause des départs de feu.

D'après l'INPE, 75.336 feux de forêt ont été enregistrés dans le pays de janvier jusqu'au 21 août -- soit 84% de plus que sur la même période de l'an dernier -- et plus de 52% concernent l'Amazonie.

Face à cette "tragédie", le président équatorien Lenin Moreno a proposé à son homologue brésilien l'envoi de trois brigades de pompiers spécialisés dans les incendies de forêt.


AFP

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