Publié le 06-03-2018

Festival de Carthage : des bons moments et d’autres … moins bons !

La 45ème édition du Festival International de Carthage, a pris fin, le lundi 17 août 2009. Inauguré le 9 juillet par le spectacle tunisien « Assabeh Al Jadid » ou « le nouveau matin », le festival a présenté 37 soirées variées entre orientales et occidentales, entre tunisiennes et étrangères.



Festival de Carthage : des bons moments et d’autres … moins bons !

La 45ème édition du Festival International de Carthage, a pris fin, le lundi 17 août 2009. Inauguré le 9 juillet par le spectacle tunisien « Assabeh Al Jadid » ou « le nouveau matin », le festival a présenté 37 soirées variées entre orientales et occidentales, entre tunisiennes et étrangères.

 

Nous avons assisté à des moments forts comme à des échecs décevants tout au long du festival. L’évènement le plus marquant était sans doute le concert de Charles Aznavour. Des billets à 130 dinars, une polémique à propos de son cachet de 1 millions de dinars, Aznavour a charmé le public avec une voix intacte et tant d’émotion. Ensuite, le 28 juillet 2009, la diva de la chanson orientale, Warda Jazairia, a retrouvé le public tunisien mais la surprise était décevante. Elle était dans ses pires états. Sans voix, elle a clamé les paroles de ses chansons à peine… annonçant la fin d’une légende.

Entre temps, Amina Fakhet fait son premier échec sur scène avec un concert mal préparé musicalement et devant un public qui n’a pas hésité à exprimer sa décéption.

Puis, les stars de Carthage ont enchaîné les succès tels que Cheb Khaled, Lotfi Bouchnak, Marcel Khalifa, Amr Diab, Elissa, Fadel Chaker et Chirine, les 100 violons tziganes, Patricia Kass, Saber, Sofia Sadok. Des grosses pointures de la chanson arabe ont drainé un grand public.

 

Cependant, ces moments magnifiques d’enchantement ne peuvent pas nous faire oublier ce qui est à dire et à discuter par rapport à plusieurs points. Il nous est nécessaire de mettre la lumière sur des lacunes perturbantes et inquiétantes qui concernent l’organisation et l’accueil, l’information et la programmation et le comportement des organisateurs et aussi du public.

 

Au début et avant la conférence de presse du lancement du festival, l’ancien directeur quitte son poste sans donner de raisons explicites. Et voilà que le nouveau directeur, Boubaker Ben frej, prend la relève sans préparation. Du coup, l’organisation n’était pas du tout à la hauteur de l’image de Carthage. Les journalistes ont été marginalisé au profit du public « qui a tous les droits puisqu’il a payé ses billets.. » nous explique le directeur du festival. Agressés presque à chaque soirée et même dans les lieux réservés à La Presse, les journalistes finissent par boycotter l’évènement.

 

La programmation est aussi à discuter. Plusieurs artistes ont participé pour des raisons purement commerciales. Sans nouveautés comme Amina Fakhet, sans voix comme Elissa et sans répertoire suffisant comme Melhem Zine, la direction a joué sur un seul axe qui s’avère plutôt commercial. Rappelons que le Festival International de Carthage est un évènement culturel, subventionné par l’Etat et a pour vocation, normalement, la culture de haute valeur ajoutée.

 

Cela n’empêche que, la bonne musique a eu une marge considérable dans le festival. Marcel Khalifa, Bouchnak, Aznavour, Riadh Fehri et d’autres ont laissé des souvenirs gravés dans la mémoire des festivaliers. Le festival a été, grosso modo, réussi au niveau musical et raté au niveau de l’organisation.


Henda


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