Publié le 06-03-2018

Enquête sur la corruption au JO 2016, le Sénégal principal accusé

Pressé par la justice française qui enquête sur l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020, le président du CIO Thomas Bach a officiellement demandé la coopération du Sénégal, où s'est réfugié l'un des acteurs clés, Papa Massata Diack, a appris l'AFP de sources proches du dossier.



Enquête sur la corruption au JO 2016, le Sénégal principal accusé

"L'engagement de votre gouvernement (...) serait particulièrement apprécié", ajoute le patron du CIO, espérant que ces demandes "puissent être exécutées dans les meilleurs délais", poursuit-il dans un courrier envoyé à Dakar quelques semaines seulement après l'attribution au Sénégal par le CIO des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2022, une première pour l'Afrique, le 8 octobre à Buenos Aires.

Un mois plus tard, le 14 novembre, Thomas Bach a été entendu, comme partie civile, dans le bureau du juge van Ruymbeke. Depuis trois ans, le magistrat et ses collègues tentent, dans deux enquêtes distinctes ouvertes par le parquet national financier, de faire la lumière sur un système de corruption à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) destiné à retarder des sanctions pour dopage en Russie, et sur des soupçons de corruption dans l'attribution par le CIO des Jeux olympiques de Rio-2016 et de Tokyo-2020.

Au centre des dossiers, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l'influent patron de l'IAAF (1999-2015) Lamine Diack, et lui-même puissant conseiller marketing de cette fédération. Il est soupçonné d'avoir touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vins, sur des contrats de sponsoring, ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO 2016 et 2020. Dans la presse, il s'en est toujours défendu, mais n'a jamais été entendu par la justice française, alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français.

"Cette absence totale de coopération du Sénégal, constante, entrave le bon déroulement des investigations", a déploré le magistrat. Lamine Diack avait révélé aux enquêteurs que la Russie avait financé des campagnes électorales au Sénégal en échange de la mansuétude de l'IAAF sur les cas de dopage. La justice sénégalaise a ouvert sa propre enquête et a fait savoir qu'elle n'extraderait pas un de ses nationaux.

"Le CIO veut montrer qu'il agit. La vérité, c'est qu'ils ont quand même attribué les JOJ au Sénégal", grince un proche du dossier. Interrogé sur ce point, le CIO n'a pas réagi dans l'immédiat.
 


Source :

AFP

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