Publié le 06-03-2018

Fermeture de la maison close de Sousse : Les 'employées' réclament des indemnisations

La maison close de Sousse a été pillée et incendiée à deux reprises après la révolution, par des extrémistes religieux et des habitants de la région ayant réclamé sa fermeture. Suite à ces incidents et en réponse aux revendications des habitants et à la pétition signée par ces derniers, les autorités judicaires ont décidé la fermeture de la maison clause.



Fermeture de la maison close de Sousse : Les 'employées' réclament des indemnisations

Sorties de l’ombre, plusieurs filles de joie ayant l’habitude de 'travailler' à la maison close de Sousse, ont pris l’initiative de raconter leurs drames. Selon les témoignages recueillis par Attounissia, les prostituées de la maison close de Sousse risquent de se retrouver dans une situation critique. En cas de fermeture du bordel, ces dernières seront au chômage et n’auront  aucune autre source de revenu.

(N), une des prostitués interviewées, a souligné que, sans le vouloir, elle s’est retrouvée inondée jusqu’au cou et n’a pu quitter le monde de la nuit. « J’ai quitté le bordel à deux reprises mais j’ai fini par revenir. Il m’est impossible d’avoir une vie dehors. Je suis prête à me racheter si les autorités puissent m’assurer un revenu qui me garantisse une vie convenable », a -t-elle expliqué (N).

Pour sa part, (F), travaillant en tant que femme de ménage à la maison close de Sousse, a indiqué que la décision de fermeture régie par la justice aura des répercussions désastreuses. Elle a précisé « ils ont pris cette décision sans se soucier du nombre de familles qui seront sans "gagne-pain", au lendemain de la fermeture du bordel ».

La même source a ajouté « Ces prostituées n’ont pas de couverture sociale. Personne ne peut leur garantir un avenir. Elles sont toutes sont prêtes pour prendre le chemin de la rédemption mais elles exigent des indemnisations avant tout, sachant que y’en a celles qui ont un revenu mensuel qui avoisine les 5000 dinars ». « Nous sollicitons la protection du Ministère de l’Intérieur » a affirmé (F).

Par ailleurs, (H) une des propriétaires des maisons aménagées pour recevoir des prostituées, a expliqué que quoique les autorités judiciaires avaient décidé la fermeture de ces lieux, les autorités de tutelle (ministère de l’Intérieur) reçoivent plusieurs femmes souhaitant louer une des maisons du bordel pour se livrer à la prostitution en toute légalité.

Notons que le bordel de Sousse est ouvert 7/7 et reçoit, quotidiennement, 40 prostituées. D’après (H), le bordel assure un revenu pour prés de 400 familles. Qu’en sera-t-il, donc, de ces familles en cas de fermeture du bordel ? 


N. J.
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