Publié le 06-03-2018

Les trois chiffres qui inquiètent beaucoup l'économiste Ezzeddine Saidane...

L'économiste Ezzeddine Saidane a analysé, dans un post publié sur sa page Facebook, la situation économique du pays.



Les trois chiffres qui inquiètent beaucoup l'économiste Ezzeddine Saidane...

« Trois chiffres qui inquiètent…………beaucoup », lit-on dans le post publié par Ezzeddine Saidane sur sa page Facebook. L’économiste a estimé que « ces trois chiffres montrent combien il est urgent, très urgent d’arrêter l’hémorragie et d’engager notre pays sur la voie du sauvetage de son économie et de ses équilibres financiers.

Selon lui, un plan d’ajustement structurel doit être élaboré et implémenté dans les meilleurs délais.

Voici quelques extraits de l’analyse du post publié par Ezzeddine Saidane

1/ 84 jours d’importations :

Le niveau des réserves de change de la Tunisie atteint un niveau très bas, l’équivalent de 84 jours d’importations seulement. Pourquoi cela est-il inquiétant ? Dans tous les pays on considère que le niveau de 90 jours d’importations est une ligne rouge dont il ne faut pas s’approcher. En effet l’équivalent de 90 jours d’importations est considéré à peine suffisant pour couvrir les importations essentielles et prioritaires qui concernent les produits alimentaires, les médicaments et les hydrocarbures. 

Ainsi un pays dont les réserves de changes atteignent ou passent en dessous de l’équivalent de 90 jours d’importations est un pays qui n’est pas en mesure de rembourser ses dettes extérieures.l faut lier ce niveau de réserves de change à deux autres faits importants :

- Le FMI qui n’a pas encore débloqué la troisième tranche du crédit de 2,9 milliards de Dollars et qui vient de reporter la réunion de son comité exécutif, qui prendrait la décision de déblocage éventuel, au mois de mars ;

- La décision de la Tunisie de solliciter le marché financier international au cours de la deuxième moitié du mois de mars pour un nouveau crédit (sous forme d’emprunt obligataire) d’un montant d’un milliard de Dollars (2,5 milliards de Dinars). Nos indicateurs économiques et financiers, la notation souveraine de la Tunisie et notre niveau de réserves de change font que cette sortie sur le marché pourrait s’avérer périlleuse. En effet le risque serait de ne pas pouvoir lever tout le montant sollicité et/ou de le lever à des conditions de taux d’intérêt prohibitives.


2/ 12 652 millions de Dinars (12 652 milliards de millimes)

C’est la planche à billets. Une planche à billets qui se déchaine littéralement. Il s’agit du montant de liquidités (création monétaire) injecté par la Banque Centrale (BCT) pour maintenir le système bancaire à flot. Un record absolu. Ce niveau de liquidités permet de refinancer les emprunts de l’État auprès des banques tunisiennes pour les besoins du budget. Il s’agit là d’une des principales sources d’inflation !

3/ 11 915 millions de Dinars (11 915 milliards de millimes)

Il s’agit là de la masse de billets de banque et de pièces de monnaie émis par la BCT et en circulation dans l’économie. Ce niveau, qui correspond à peu près au double du volume habituel (avant 2011), montre l’ampleur de l’économie parallèle, de l’économie hors la loi.
 



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