Publié le 06-03-2018

Slim Amamou, le pirate de retour par l’Allemagne

Le militant des libertés numériques, co-fondateur du Parti pirate tunisien se présente aux élections partielles en Allemagne. Une candidature qui, si elle ne réussit pas, servira de répétition avant 2019.



Slim Amamou, le pirate de retour par l’Allemagne

Slim Amamou a nonchalamment annoncé sa candidature aux élections partielles en Allemagne, à venir au mois de décembre prochain, sur une liste du Parti pirate. En tunisien, sur Twitter, il gazouille : « Hier je suis allé à l’ambassade de Tunisie à Berlin et j’ai déposé ma candidature aux élections partielles en Allemagne. »

Depuis sa démission du gouvernement de transition, après quatre mois passés au poste de secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports, en mai 2011, cette figure de la révolution est restée discrète.

A l’époque, c’était le retour de la censure en ligne qui l’avait poussé à quitter ses fonctions. Aujourd’hui, c’est le principe de « démocratie directe en ligne » qui le motive à se présenter aux élections partielles.

Dans l’imaginaire politique tunisien, le militant qui n’occupe aucun poste dans un parti qui tente de ne pas s’encombrer de hiérarchie ou de bureaucratie, incarne toujours la lutte pour les libertés numériques et de parole.

Le cannabis et la carte biométrique

Le Parti pirate, qui revendique aujourd’hui quelques 300 militants et autant de sympathisants actifs, compte profiter de l’élection partielle pour appuyer ses revendications et son modèle alternatif de démocratie. « La démocratie directe reste la base de notre projet et de notre engagement », assène Amamou.

Les pirates avaient prévu d’utiliser une feuille de cannabis comme logo pour les élections de 2019, afin de marquer leur opposition à la loi dite « loi 52 », sur l’usage de stupéfiants. Mais depuis que cette dernière a été assouplie en avril dernier, les militants se sont lancés dans d’autres batailles.

La dernière en date : le projet de loi visant à amender la loi sur les cartes d’identité nationale. Le ministère de l’Intérieur propose de passer à la carte biométrique. Les pirates s’opposent à la diffusion de telles cartes, « dont on peut craindre que les logiciels de gestion des bases de données soient siphonnés par des administrations », nous dit Amamou.


Jeune Afrique

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