Publié le 06-03-2018

Article 19: Partenariat pour la Protection de la Liberté d’Expression, d’Association et de Manifestation en Afrique du Nord

ARTICLE 19 a organise une conférence à Tunis le 21 et 22 mars 2013 visant à protéger l’espace civique post printemps Arabe et à renforcer la protection juridique, physique et personnelle des défenseur(e)s des droits humains et des journalistes engagés dans les processus de reformes démocratiques  dans les pays de l’Afrique du nord.



Article 19: Partenariat pour la Protection de la Liberté d’Expression, d’Association et de Manifestation en Afrique du Nord

« Le printemps Arabe, c’est la conquête de l’espace civique, physique et virtuel,  par des millions d’hommes et de femmes qui ont exigé la liberté, la démocratie et le respect des droits humains.  Cet espace civique est aujourd’hui en danger d’être de nouveau verrouillé, par ceux qui ont été porte au pouvoir par les acteurs de ce printemps.  Cet espace est aussi menace par des groupes non étatiques, opportunistes, qui utilisent la violence, trop souvent en toute impunité, pour  imposer leur vision et projet de société » a dit Agnès Callamard, directrice d’ARTICLE 19, dans son discours d’ouverture.

La conférence a débattu pendant deux journées plusieurs thématiques en relation avec les nouveaux  dangers qui risquent de remettre en cause les libertés acquises dans l’espace civique, en particulier les libertés d’expression, d’association et de manifestation. 

Les participant(e)s, quelques 40 journalistes et défenseur(e)s de Tunisie, Maroc, Algérie, Egypte et Libye, ont conclu que parmi les dangers qui nécessitent des mesures urgentes de la part des Etats sont : 

 

• le discours d’incitation à la haine et la violence qui se propage dans l’espace civique réel et virtuel et qui vise entre autres  les défenseurs des droits humains, les journalistes, les politiciens, les artistes  et les femmes. 

• La violence sécuritaire excessive des pouvoirs publics et des gangs et « Baltagiyas », ou des groupuscules non-étatiques. 

• La violence  raciale, interethnique, interreligieuse, et celle qui vise les femmes en particulier, par le harcèlement sexuel ou le viol, pour les décourager de s’engager dans l’espace civique pour défendre leurs droits et libertés.

• Les législations en  vigueur  ou celles qui sont en l’état de projets de lois qui constituent une violation de la liberté d’expression, d’association ou de manifestation.  

 

. Les participant(e)s se sont penché(e)s sur les stratégies et mesures a mettre en œuvre afin de renforcer la liberté d’expression et la liberté d’association et de manifestation, et d’assurer une meilleure protection contre les agressions violentes dont les journalistes et défenseur(e)s sont l’objet. 

 Parmi les recommandations formulées, et qui feront l’objet d’un programme d’action concerté avec les partenaires nationaux et régionaux,  la priorité devrait être donnée à : 

 

• La mise en place d’un mécanisme d’intervention rapide pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression, d’association et de manifestation, qu’elles soient provoquées par les Etats ou par les groupes non étatiques ;

• Le soutien juridique aux victimes de ses atteintes, incluant des interventions dans les tribunaux ;

• L’analyse des projets de lois qui visent à restreindre la liberté d’expression, d’association et de manifestation, ainsi que l’organisation des campagnes pour l’adoption de lois conformes au droit international ; 

• La formation des défenseur(e)s des droits humains, journalistes et autres acteurs à la protection juridique, personnelle et physique contre les dangers dans l’espace civique ;

• La sensibilisation des avocats, juges, parlementaires et représentants des pouvoirs publics à la protection des droits et  libertés dans  l’espace civique.

Agnès Callamard a rappelé en conclusion que « Le marathon de la révolution démocratique vient de commencer. Au printemps Arabe va succéder  les années du changement démocratique,  un travail de longue haleine. » et a ajouté que  « La conférence de Tunis a démontré combien nous avons besoin d’une stratégie et d’un plan d’action à mettre en œuvre collectivement. La solidarité au niveau régional et internationale est plus que jamais nécessaire. » 

 


communiqué
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