Publié le 06-03-2018

Mehdi Mabrouk : Pas de tutelle sur la culture, la liberté de création est garantie

Aujourd'hui, pas de tutelle sur la culture en Tunisie. Par ailleurs, la politique culturelle ne reflétera les orientations d'aucune partie, mais sera l'expression d'une culture libre qui contribuera à l'essor artistique du peuple de la révolution.



Mehdi Mabrouk : Pas de tutelle sur la culture, la liberté de création est garantie

Pas question de restrictions concernant les créateurs et les acteurs culturels, a affirmé, en substance, Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, lors d'une interview, avec l'Agence TAP, jeudi, au siège du département à la Kasbah.



Le ministre a ajouté qu'il n'a reçu aucune instruction de la part du chef du gouvernement ou de la troïka au pouvoir au sujet d'une quelconque orientation de la culture à gauche ou à droite, mais qu'il a été convenu de présenter un programme réformiste visant à renforcer les acquis du secteur et à éliminer les restrictions qui nuisent aux gens de la culture.




S'agissant des grandes lignes de son programme d'action, Dr.Mehdi Mabrouk, sociologue qui a travaillé au ministère de la Culture pendant plusieurs années, a indiqué qu'il travaillera, avec le concours des spécialistes, à améliorer l'arsenal juridique du secteur culturel, car, selon lui, cet arsenal a freiné jusqu'ici la réalisation de la mutation qualitative souhaitée.


Il a fait remarquer que le développement du système juridique ne signifie pas la mise en place de nouvelles restrictions aux créateurs, mais la garantie de leur droit à présenter des oeuvres qui feront honneur à la révolution du peuple et à la Tunisie nouvelle, celle de la liberté responsable, de la démocratie, de la dignité de l'homme et par conséquent de la dignité des créateurs.


Concernant les dossiers qui lui sont soumis, le ministre a estimé que tous les dossiers ont la même importance puisque tous les secteurs de la vie culturelle souffrent de difficultés, saluant, cependant les efforts déployés par son prédécesseur Ezzeddine Bach Chaouch qui, a-t-il dit, a déblayé le terrain, dans la mesure du possible.


Il a ajouté qu'il est censé rester à la tête du département durant une période similaire à celle de son prédécesseur et qu'il est appelé à entreprendre des réformes à court, à moyen et long terme.


A ce propos, il a précisé qu'il continuera l'oeuvre de Bach Chaouch pour ce qui est de la protection du patrimoine national qui a connu des multiples atteintes, même après la révolution, ce qui dénote de la fragilité de la législation qui est censée protéger ce patrimoine.


Evoquant les secteurs du théâtre, du cinéma et de la musique, Mehdi Mabrouk a indiqué qu'il est au courant des problèmes y afférents et qu'il entamera dans les prochains jours des visites aux divers espaces culturels publics et privés dans toute la république pour un contact direct avec les gens du métier et pour identifier les carences qui entravent le mouvement de création.


Medhi Mabrouk a souligné, d'autre part, que le créateur est libre après la révolution du 14 Janvier mais que certains créateurs demeurent minés par le doute. Il les invite à ''se libérer'' et à donner libre court à leur inspiration créatrice.

Au sujet des grandes manifestations culturelles, le ministre a annoncé que le rendez-vous initial des Journées théâtrales de Carthage (JTC) sera maintenu (à partir du 6 janvier prochain), tandis que pour les autres manifestations, il est encore tôt pour se prononcer, d'autant qu'il faut entreprendre certaines réformes rapides.


Dans sa réponse à une question relative à la "cite de la culture", Mehdi Mabrouk a indiqué que le ministère n'a pas encore pris possession de ce grand projet culturel, d'autant qu'il est actuellement soumis à l'examen de la justice, comme c'est le cas pour les acquisitions de l'Etat en tableaux, car ceux-ci, des milliers, ont fait l'objet de vol et de détérioration.

En conclusion, le ministre a tenu à souligner que les craintes exprimées par certains à l'égard des orientations du gouvernement actuel entrent dans le cadre du jugement des intentions.
Il invite tous les acteurs culturels à renforcer la confiance mutuelle pour servir le peuple et instaurer les fondements d'une deuxième république basée sur la liberté, la démocratie et la dignité.


TAP
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