Publié le 06-03-2018

Houcine Abassi : La Tunisie peut tirer profit de l'économie sociale et solidaire

"La Tunisie peut aujourd'hui tirer profit du modèle de l'économie sociale et solidaire qui a fait ses preuves dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique Latine", a estimé mardi Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT).



Houcine Abassi : La Tunisie peut tirer profit de l'économie sociale et solidaire

Dans une déclaration à l'agence TAP en marge de la conférence nationale sur le rôle de l'UGTT dans l'adoption du modèle de l'économie sociale et solidaire organisée à Hammamet, Abassi a indiqué que l'intérêt manifesté pour ce modèle économique est "une réponse à la prolifération de l'économie libérale qui néglige le côté social".

Il a ajouté que ce modèle économique a plusieurs avantages et permet de réaliser le développement dans les régions défavorisées, de consacrer la stabilité des jeunes dans leurs régions à travers la garantie d'un emploi décent et la lutte contre l'économie parallèle qui influe négativement sur les économies des pays.

"L'UGTT œuvre à faire profiter la Tunisie de ce modèle réussi surtout que l'organisation syndicale l'a déjà adopté depuis l'époque de Mohamed Ali Hammi et Farchat Hached où plusieurs coopératives ont été formées dont quelques unes sont encore en service", a-t-il relevé.

Dans ce contexte, Kacem Affia, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a précisé que l'expérience tunisienne en matière d'économie solidaire (les coopératives), "a échoué essentiellement en raison de l'obligation de l'adhésion et de la mauvaise gestion".

Affia a estimé que l'économie sociale et solidaire n'est pas un modèle spécifique aux pays pauvres et socialistes, soulignant la nécessité d'examiner de manière approfondie les raisons de l'échec des coopératives afin de mettre en place un modèle d'économie sociale et solidaire permettant de créer des emplois et des richesses au niveau local.

Pour sa part, le président du réseau tunisien de l'économie sociale et solidaire et expert en la matière, Belaïd Ouled Abdallah, a précisé que ce modèle associe toutes les actions des composantes de la société civile et des institutions non gouvernementales ainsi que les coopératives et les groupements agricoles.

L'expert a souligné que la Tunisie a besoin aujourd'hui besoin d'un nouveau modèle économique basé sur la participation volontaire et la gestion démocratique qui permettra aux citoyens d'identifier leurs propres besoins, de créer leurs projets et de les gérer.

Il a estimé que ce modèle pourrait réussir en Tunisie compte tenu de l'évolution des mentalités et de l'importance du nombre des diplômés du supérieur disposés à créer des projets communs notamment dans les régions défavorisées.

De son côté, Erno Bouriel, directeur de l'institut de coopération sociale internationale a expliqué à l'agence TAP que l'économie sociale et solidaire est un modèle fondé sur la démocratie économique et la gouvernance mixte où l'être humain se place au centre de l'opération économique.

Il a indiqué que ce modèle représente actuellement 10% du produit intérieur brut de plusieurs pays comme la France, l'Espagne et l'Italie.

"C'est un modèle économique qui a résisté face à la crise économique mondiale et qui n'a cessé d'enregistrer des indicateurs positifs", a-t-il dit.

A l'ordre du jour de la conférence, Organisée jusqu'au 28 janvier courant avec la participation de plusieurs syndicats français, des interventions sur le modèle de l'économie sociale et solidaire sous ses différents aspects.
 


TAP

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