Publié le 06-03-2018

Cancer: les personnes de grande taille seraient plus susceptibles d'être touchées

Selon une étude, le risque de cancer augmenterait de 10% chez les hommes et de 18% chez les femmes pour chaque 10 cm.
 



Cancer: les personnes de grande taille seraient plus susceptibles d'être touchées

L'étude fait débat au sein de la communauté scientifique. Les personnes de grande taille, et plus spécialement les grandes femmes, seraient plus susceptibles de développer des cancers que celles de petite taille, selon une étude suédoise. Selon cette vaste enquête, réalisée sur plus de cinq millions de Suédois adultes nés entre 1938 et 1991, le risque de cancer augmenterait de 10% chez les hommes et de 18% chez les femmes pour chaque tranche de 10 cm.

Cela signifie qu'une femme mesurant 1,72 cm a un risque accru de 18% d'avoir un cancer par rapport à une femme mesurant 1,62 cm. Les résultats de l'étude, qui n'a pas encore été publiée, ont été présentés lors d'une conférence de la Société européenne d'endocrinologie pédiatrique à Barcelone par le Dr Emeli Benyi de l'Institut suédois Karolinska. Ils confortent de précédentes études qui avaient déjà établi un lien entre la taille et le cancer, mais qui portaient sur un échantillon beaucoup moins important.

Les hormones de croissance pourraient accroître le risque
L'étude suédoise a trouvé que les grandes femmes avaient un risque accru de 20% d'avoir un cancer du sein pour chaque 10 cm supplémentaires, tandis qu'hommes et femmes grands avaient un risque accru de mélanome de 30%.

Une précédente étude, publiée en 2013 aux Etats-Unis, avait trouvé que les femmes de grande taille avaient un risque accru de 13% de développer certains cancers (sein, ovaire, rectum, sang, thyroïde) pour chaque 10 cm de taille en plus. L'auteur de l'étude avait souligné que le cancer résultait "d'un processus lié à la croissance" et qu'il était "logique" de penser que les hormones de croissance pouvaient "accroître le risque de cancer".

Des incertitudes subsistent
La nouvelle étude a toutefois été accueillie avec circonspection par les experts, qui ont relevé qu'elle n'apporte pas grand chose de nouveau et que des incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne la prise en compte des autres facteurs de risque (tabagisme, hérédité, obésité, sédentarité...) des cancers. "Même si l'étude était robuste [...] Je ne vois pas en quoi elle pourrait contribuer utilement à la prévention du cancer" estime le Pr David Coggon, de l'Université britannique de Southampton, en faisant allusion au fait qu'il est impossible de modifier la taille.

Pour le Pr Mel Greaves, de l'Institut de la recherche sur le cancer à Londres, "les personnes de grande taille ne doivent pas s'inquiéter" outre mesure, dans la mesure où les principaux facteurs de risques des cancers ne sont pas la taille.  


AFP

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