Publié le 06-03-2018

Libye : Kadhafi aurait encouragé le viol comme arme de répression !

Les enquêteurs ont des preuves que M. Kadhafi a ordonné des viols en série et fait distribuer pour cela des stimulants sexuels de type Viagra à ses soldats, a indiqué, mercredi 8 juin, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo. Du fait de ces nouveaux éléments, un nouveau chef d'accusation pourrait être requis à l'encontre du leader libyen, alors qu'une qualification de crimes contre l'humanité est en délibéré.



Libye : Kadhafi aurait encouragé le viol comme arme de répression !

" Maintenant nous recevons des informations sur le fait que Kadhafi a décidé lui-même de ces viols et c'est nouveau ", a dit M. Moreno-Ocampo aux journalistes. Il a expliqué que, selon certaines informations, des centaines de femmes auraient été agressées et que "quelques preuves" existaient sur l'achat de stimulants sexuels de type Viagra par les autorités libyennes et leur distribution aux soldats dans le cadre d'une politique officielle incitant aux viols.

 

" Nous avions des doutes au début mais maintenant nous sommes convaincus qu'il a décidé de punir en utilisant les viols " a affirmé le procureur en parlant du "Guide". Le viol est une nouvelle forme de répression. (...) Aujourd'hui nous confirmons qu'il y a eu une politique de viols en Libye." Il y a des preuves que la Libye achetait des "conteneurs entiers" de ces drogues "pour augmenter la possibilité de violer des femmes ". Il est cependant difficile de savoir à quel point le viol était répandu, a dit M. Moreno-Ocampo.

 

Les accusations de viols d'opposants en Libye ne sont pas nouvelles. En avril, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a affirmé que les hommes de Kadhafi étaient alimentés en Viagra, traitement indiqué contre l'impuissance sexuelle. Luis Moreno-Ocampo a requis en mai un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité, ainsi que contre son fils Saïf Al-Islam et le chef des renseignements, Abdoullah Al-Senoussi.

 

La Libye a nié avoir eu recours à la violence contre les civils, accusant en revanche l'OTAN de violations des droits de l'homme. Moustafa A.A. Chaban, du ministère des affaires étrangères libyen, a lancé ces accusations à Genève devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. "Les villes aux mains des bandes armées sont victimes de terribles violations des droits de l'homme et de crimes abominables", a dit M. Chaban. "A Misrata, des bandes de Libyens et des étrangers qui ont été arrêtés ont avoué avoir tranché la gorge et les seins de femmes et même avoir commis des actes de cannibalisme", a-t-il poursuivi. "Les violations des droits de l'homme commises par l'OTAN en Libye équivalent à des crimes contre l'humanité et à des crimes de guerre(...)", a-t-il ajouté dans un discours.


AFP & REUTERS
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