Publié le 06-03-2018

Exposition La rive sud de la Méditerranée dans le mélodrame du 26 mars 2011

L’exposition comprend 154 croquis et figurines et 15 costumes appartenant à la collection iconographique et costumière de l’Archive Historique du Teatro dell’Opera di Roma.



Exposition La rive sud de la Méditerranée dans le mélodrame du 26 mars 2011

Corpus composé par environ onze mille pièces d’une très grande valeur. L’exposition veut mettre en évidence l’inspiration que les grands compositeurs du mélodrame, genre musical d’excellence inventé par les italiens, ont tirée de ces pays de la zone méridionale et orientale de la Méditerranée. Inspiration qui a permis de créer des chef-d’œuvres tels que  Aida, Nabucco, Mosè, Semiramide, Didone et Enea.

De célèbres artistes figuratifs et scénographes ont petit à petit interprété les exigences du compositeur en recréant, à travers la scénographie et les costumes, les atmosphères et les contextes imaginés par Verdi, Rossini, Rota, Mozart, Strauss. Exotisme, histoire, religion, folklore, turquerie. Chaque artiste a proposé sa vision d’un monde très proche et pourtant si lointain. Des endroits tels que l’Egypte, Babylone, Carthage et Alger ne sont plus uniquement des lieux géographiques mais deviennent des lieux de l’esprit et même de l’âme où le spectateur est projeté à travers l’espace et le temps.

Les œuvres exposées couvrent un arc temporel allant des années ’20 à 1982. Au sein de notre patrimoine, nous avons identifié un parcours idéal des opéras lyriques et des artistes liés à cette thématique, en commençant par le parthénopée Mario Cito Filomarino, avec ses précieuses figurines et le croquis pour Il gobbo del califfo,avec la musique de Franco Pompei, illustre exégète de l’Art déco. Nicola Benois, scénographe, costumier et peintre, qui a contribué à l’innovation de la scénographie italienne et qui a supervisé la décoration scénique à 26 reprises auprès du Teatro dell’Opera di Roma, dont une très appréciée Aida(1938).Enrico Prampolini, l’une des plus importantes figures du futurisme, est également présent grâce à ses croquis pourSalammbò (1948), autre nouveauté absolue composée par Franco Casavola pour le Teatro Reale dell’Opera di Roma. Fabrizio Clerici élabore des figurines raffinées et élégantes pour Didone ed Enea ( 1949) de Henry Purcell. Giovanni Grandi avec Mosè (1949) et Cesare Maria Cristini  avec Nabucco (1951) sont d’importants scénographes et décorateurs, considérés comme étant les élites de la grande école italienne de scénographie du siècle dernier. Emanuele Luzzati, scénographe italien original et unique en son genre, avec ses figurines multicolores et fiabesques pour l’opéra comique Burlesque (1955), encore une première absolue. Walter Roveroni scénographe et publicitaire, élève de Marcello Dudovich, dont les croquis et les figurines pour l’excellent Ratto del serraglio (1957) constituent une mosaïque apologétique et polychrome de la peinture à huile d’outremer. Veniero Colasanti et John Moore,  artistes liés par une longue union créative, ont traduit dans leurs figurines la sensualité fatale de Salomè (1960). Georg Wakhevitch, scénographe d’origine russe ayant collaboré avec tous les plus importants théâtres du monde, élabore pour le Teatro dell’Opera di Rome une Aida (1966), à travers des croquis riches en contrastes et des figurines caractérisées en revanche par une délicate clarté, évoquant les fastes de la civilisation égyptienne, que le génie de Giuseppe Verdi avait admirablement décrit en musique. Piero Zuffi, artiste dont le domaine de prédilection est l’architecture, donne de son Aida et de sonNabucco(1970),une vision moins naturaliste et plus riche en géométrie. Renato Guttuso, interprète, avec le respect et la modestie de l’artiste désormais amplement affirmé, l’un des chef-d’oeuvres musicaux de l’inoubliable Nino Rota, Aladino e la Lampada Magica, inspiré par la quintessence du merveilleux moyen-oriental, soit Les mille et une nuits. Arnaldo Pomodoro, dans sa Semiramide (1982), affirme sa propre identité de sculpteur de renommée internationale dans le domaine de la scénographie matérielle et tridimensionnelle, en sacrifiant par ailleurs cette vocation pour réaliser des figurines qui, en dépit de leurs lignes extrêmement pures et rigoureuses, révèlent une qualité sacrale et hiératique. L’exposition, ornée par de splendides costumes, est un témoignage vibrant de la créativité des artistes, mise toutefois à disposition des impérieuses nécessités de l’opéra lyrique.

Le très haut niveau des artisans du Teatro dell’Opera émerge à travers la qualité de la finition du travail et les matériaux utilisés pour la confection des costumes. Les affiches relatives aux spectacles seront exposées en tant qu’élément contextuel d’une mémoire historique et identificatrice.

Une vidéo sera également réalisée sur certaines œuvres exposées réalisées par le Teatro dell'Opera pendant les saisons passées.

L’objectif de cette exposition est de porter à la connaissance d’un public plus ample, à travers les activités consolidées et continues des Instituts Culturels, le patrimoine artistique et figuratif que le mélodrame, élément essentiel de l’identité nationale, a produit au cours de son activité pluri centenaire.


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