Publié le 06-03-2018

Le ministre du Commerce et du Tourisme : 2011 sera catastrophique et désastreuse...

Dans un entretien avec l'AFP, le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme Medhi Houas a estimé lundi que l'année touristique 2011 sera "catastrophique" et que si la Tunisie fait la moitié de son résultat de l'an dernier "ce sera déjà pas mal".



Le ministre du Commerce et du Tourisme : 2011 sera catastrophique et désastreuse...

Mehdi Houas prédit une saison 2011 "très mauvaise, désastreuse", et juge que le défi le plus urgent est de préserver l'emploi dans le secteur. Secteur vital, le tourisme assure près de 7% du PIB tunisien et emploie jusqu'à 400.000 personnes, directement et indirectement, sur une population totale de 10 millions de personnes. "

"Si on fait 50% de ce que l'on a fait l'année dernière, ce sera déjà pas mal. On a sauvé les meubles et le vrai défi aujourd'hui ce n'est pas d'augmenter les salaires, c'est de sauver les emplois et les salaires". a-t-il expliqué en allusion à la forte pression sociale sur les nouvelles autorités du pays.

"La révolution que vient de connaître la Tunisie est une révolution sociale et à un moment donné il va falloir répondre (aux demandes) "secteur par secteur" mais, pour celui dont il a la charge, il exclut des augmentations durant l'année en cours qui sera selon lui "la pire de toute l'histoire de l'industrie touristique" tunisienne. Mehdi Houas estime toutefois que la Tunisie commence à réapparaître sur les écrans radar: "on commence à revoir un petit point sur l'écran", dit-il.

Autre coup dur pour le pays: le contre-coup de l'insurrection en Libye qui tourne à la guerre civile. "On recevait d'habitude 2 millions de Libyens chaque année", précise Mehdi Houas selon lequel ce quota n'est toutefois pas "totalement perdu".

Quant au climat des affaires et à leur transparence, il estime que "par rapport au régime mafieux (sous Ben Ali, ndlr) on a indubitablement progressé". "Tous ceux qui étaient passés sous les fourches caudines par le passé ont aujourd'hui un autre actionnaire, c'est l'Etat, un partenaire qui respecte le droit, ça a plus de gueule", dit le jeune ministre, autrefois chef d'entreprise en France.

Mehdi Houas souligne enfin que la Tunisie est aujourd'hui "un pays libre" et qu'au bout du compte, "la priorité c'est la démocratie", même au prix d'une année touristique "désastreuse".


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