Publié le 06-03-2018

La Tunisie refuse le déploiement de soldats italiens sur son territoire

En cinq jours, plus de 5 000 Tunisiens clandestins ont débarqué à Lampedusa, dont 1 400 depuis samedi minuit. Rome a lancé un appel à l'aide internationale pour affronter la crise et avançait le projet d'envoyer ses policiers au large de la Tunisie, comme elle l'avait fait dans les années 90 pour endiguer un afflux de ressortissants albanais.



La Tunisie refuse le déploiement de soldats italiens sur son territoire

En réponse, La Tunisie a affirmé son rejet catégorique de toute ingérence dans ses affaires intérieures ou de porter atteinte à sa souveraineté, suite à la déclaration du ministre italien de l'Intérieur, dans laquelle il a évoqué la question du déploiement de la police italienne en Tunisie afin de lutter contre l'émigration clandestine. La Tunisie a vivement réagi dimanche soir au souhait de l'Italie d'envoyer des policiers dans ses eaux territoriales pour empêcher l'afflux massif de clandestins sur l'île de Lampedusa.

 «Le peuple tunisien refuse le déploiement de soldats étrangers sur son territoire», a lancé Taïeb Baccouche, le porte-parole du gouvernement tunisien, sur Al-Arabiya. Sur une chaîne italienne, le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni avait annoncé qu'il allait en faire la demande auprès de Tunis. Ce qui n'est guère surprenant  dès lors que cette requête « émane d'un ministre appartenant à l'extrême droite raciste », a rétorqué Taïeb Baccouche.

Pour sa part, le ministère des affaires étrangères a affirmé : "Autant la Tunisie est fortement attachée à préserver les excellentes relations d'amitié et de coopération établies avec l'Italie et à les promouvoir davantage, autant elle exprime son étonnement face à cette position et affirme son rejet catégorique de toute ingérence dans ses affaires intérieures ou de porter atteinte à sa souveraineté."

Selon la même source : "La Tunisie réitère sa disposition à coopérer avec les pays frères afin d'identifier les solutions idoines au phénomène de l'émigration clandestine, fondées sur le respect des droits et de la dignité humaine, et sur le principe du développement solidaire."

La même source précise également que "la Tunisie aspire à examiner cette question en toute transparence avec les responsables italiens lors de prochains contacts au cours des jours à venir."


tunisieitalie-140211-1.jpg

Dans la même catégorie