Publié le 06-03-2018

Qui a ordonné d'ouvrir le feu ? une comission pour dire la verité

Une commission indépendante mise en place par le gouvernement transitoire tunisien ayant à sa tête M.Taoufik Bouderbala par a promis samedi d'enquêter sur le rôle des forces de sécurité dans les violences qui ont fait des dizaines de morts pendant la "Révolution de jasmin".



Qui a ordonné d'ouvrir le feu ? une comission pour dire la verité

Le chiffre officiel du gouvernement, donné par le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa, est de 78 morts. La commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré que 117 personnes avaient péri dont 70 tuées par balles.

"Nous demanderons: qui a donné la permission d'ouvrir le feu?", a déclaré le président de la commission d'enquête, Taoufik Bouderbala.

"Nous avons constaté dans certains cas que des tirs étaient dirigés vers la tête ou la poitrine (...). Nous chercherons pour quelle raison ceux qui tenaient des fusils ou des couteaux ont frappé ceux qui réclamaient à mains nues du pain et la liberté", a-t-il ajouté.

Pendant le soulèvement qui a conduit le 14 janvier à la fuite du président Zine Ben Ali après 23 ans de pouvoir sans partage, les forces de sécurité ont tiré sur la foule ou frappé des manifestants à coups de bâton, selon des témoins.

Les manifestations se poursuivent dans le pays, mais sans violences majeures, pour réclamer le départ du nouveau gouvernement transitoire, dirigé par Mohammed Ghannouchi, jugé trop proche de l'ancien pouvoir.

Plusieurs milliers de policiers se sont joints samedi aux manifestants aux cris de "nous sommes innocents du sang des martyrs" lors d'un rassemblement de soutien à la révolte.

Yadh Ben Achour, qui dirige une commission chargée de mener des réformes politiques, a déclaré qu'une révision des lois, y compris les lois électorales, serait indispensable afin de démocratiser le pays.

"Ce régime ne régnait pas à travers des individus mais à travers des lois qu'il utilisait pour assassiner les droits", a-t-il déclaré. "La loi était mise au service de la tyrannie."

Le président de la commission d'enquête contre la corruption, "qui infiltrait l'Etat tunisien et des pans importants de la société", a quant à lui exhorté les Tunisiens à ne pas détruire les documents de l'ancien régime afin de faciliter les investigations.

De nombreux Tunisiens doutent que ces trois commissions pourront travailler en toute indépendance ou qu'elles parviendront à récupérer les avoirs de Ben Ali et sa famille.


Tuniscope / Reuters
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