Publié le 06-03-2018

Soldes, vacances, voiture, logement.. à nous les crédits

Une nouvelle culture du crédit a fait son apparition, marquée par un rapide changement de comportement des Tunisiens qui adoptent un mode de consommation plus proche de celui des pays plus développés. Le logement représente la principale source d'endettement en Tunisie. Les Tunisiens cherchent la nouveauté dans les produits, la protection de l'environnement commence à les intéresser, c'est une nouvelle conception. Le consommateur tunisien est un peu impulsif et manque de maturité.



Soldes, vacances, voiture, logement.. à nous les crédits

Ceci était l’introduction que fait La poste export solution aux investisseurs concernant le profil du consommateur tunisien. Et elle continue : « Alors que 80% des Tunisiens sont propriétaires, le remboursement des crédits à l’habitat pèse près de 40% du revenu disponible des ménages. ». C’est ce que vous pourriez trouver également sur plusieurs sites spécialistes dans l’import-export.

Cette attitude a été confirmée par le nouveau numéro de la revue "le consommateur tunisien". Cette revue qui est publiée par l'organisation de défense du consommateur (ODC), a pour objectif de sensibiliser et d’orienter le consommateur tunisien. Le dernier numéro comporte un dossier central portant sur « l'endettement familial ». Ce dossier étudie le comportement de crédit chez le consommateur tunisien. Un sondage a été fait à ce sujet sur un échantillon de 700 personnes.

Les chiffres sont le moins de ce qu’on peut dire inquiétants. 85,3% des interviewés se sont dits endettés, parmi eux 39.4% ont été endettés au moins 3 fois. La banque reste, bien évidemment, la principale source d'emprunt  avec (77.7%) contre (32.3%) d'emprunt auprès des amis ou des proches. L'acquisition d'un logement représente la principale raison d’endettement avec (49.1%) du total de la dette.

Vous n’êtes pas sans constater que la situation est très critique. Elle ne fait qu’empirer depuis quelques années. On sait tous que depuis deux ans déjà, le mois de Ramadan a joint l’été. Alors la chaine se constitue : dépenses estivales, dépenses ramadanèsques,  soldes, Aid, rentrée scolaire.. Et de cette chaine, le consommateur devient enchainé.  Et bien sur, le Tunisien ne fait pas de concession. Dès qu’il commence à travailler, il s’investit dans un logement, ensuite vient la voiture et les dépenses exorbitantes d’un mariage qui doit être à la hauteur des attentes familiales. On n’a même pas encore pris le souffle, que les enfants viennent et dans tout ça, le salaire suffoque parce qu’il n’est pas à la hauteur de cette frénésie dépensière.

Bien évidemment, ce ne sont pas les prétextes qui manquent. Allant de « tout est devenu nécessaire » jusqu’à « la vie est devenue très chère », le Tunisien a souvent l’intelligence de justifier ses excès mais pas la volonté de les gérer.  La vie est chère, oui. D'un côté, il est vrai que les prix augmentent de manière à nous couper le souffle. Mais, d'un autre côté, quand on jette un coup d’œil sur le chariot d’un Tunisien pendant le mois de Ramadan par exemple, on ne peut pas rester indifférent. On y trouve toute sorte de gadgets et de friandises, en quantité double. Une alimentation qui peut nourrir un village et qui trouvera par la suite, son sort dans les poubelles.

Jusqu’à quand le consommateur raisonnera selon le proverbe populaire : "La chachia de l’un sur la tête de l’autre" ? N’est-il pas le moment de changer toute une mentalité de vice et de concurrence futile ? Avec des chiffres aussi alarmants, il est bien temps de réagir.


Amal
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