Publié le 06-03-2018

La Tunisie à Cannes ou comment booster la Tunisie ‘terre de tournage’

Portant le numéro 108, le pavillon tunisien logé entre deux drapeaux de pays frères l'Algérie et le Maroc, est le théâtre, depuis hier et jusqu'à aujourd'hui, de grandes rencontres d'échanges et de contacts portés par une véritable volonté de booster la destination Tunisie terre de tournage.



La Tunisie à Cannes ou comment booster la Tunisie ‘terre de tournage’

En effet, la Tunisie terre de tournage "ne doit pas et n'est pas un simple slogan d'une présence passagère d'une dizaine de jours à la 67ème édition du festival de Cannes", a lancé Mourad Sakli Ministre de la culture dans une déclaration à l'agence TAP à Cannes.

A l'issue d'une rencontre "informelle" avec le producteur tunisien Tarak Ben Ammar au pavillon tunisien, installé grâce à une forte collaboration entre le ministère de la culture tunisien, le centre national de l'image et de l'audiovisuel (CNCI) et les deux chambres syndicales de producteurs, le ministre de la culture a déclaré que l'objectif cette année, à travers le lancement de cette opération, est d'œuvrer ensemble en vue de mettre en place une stratégie bien structurée et une campagne de sensibilisation. Il s'agit de nouer des contacts et d'en tisser d'autres avec les cinéastes, producteurs et professionnels amis et futurs amis, a-t-il encore précisé.
Pour inviter des producteurs potentiels et les convaincre de venir ou de revenir tourner en Tunisie, a-t-il dit, il est aussi important de leur expliquer les facilités mises en place, notamment en matière de fiscalité, et de souplesse des procédures de tournage, faisant remarquer que le guichet unique chargé de simplifier les formalités a réalisé une très grande avancée dans ce sens.

Le problème qui a été soulevé demeure "un problème de concurrence", a-t-il expliqué. Sur ce point, "et si on part de l'idée que le festival de Cannes c'est du business, il est important aujourd'hui d'être concurrentiels pour promouvoir la notion de ciné-tourisme : comment faire découvrir un pays à travers ses films, non seulement ses productions locales mais aussi les coproductions ou les productions étrangères tournées en Tunisie. Le deuxième facteur qui s'impose c'est la sécurité. A l'heure actuelle, "les prémices sont bonnes et c'est une belle occasion pour se repositionner, attirer les vétérans de l'image et les encourager à y venir tourner, car la Tunisie a été depuis le temps des Frères Lumière un plateau de tournage idéal", a ajouté Mourad Sakli.

Dans ce sens, les ministères de la culture et du tourisme, réfléchissent actuellement sur toute une stratégie qui repose sur plusieurs supports à savoir l'événementiel et l'exploitation du patrimoine immatériel et matériel, a-t-il encore annoncé.

D'ailleurs, a-t-il rappelé, les Dunes électroniques de Nefta organisées au mois de février dernier n'ont pas été faites sur un site choisi au hasard. Le choix a été porté sur Ong Jmel, là où a été tournée la célèbre saga-fiction « La guerre des étoiles » pour rappeler, justement, ces paysages pittoresques qui ont fait le bonheur de toute l'équipe du réalisateur de renommée internationale.

On mise aujourd'hui sur ce lieu sachant qu'outre ce film de George Lucas, beaucoup d'autres tournés en Tunisie ont été classés des films à grand succès dans le box-office mondial. Il suffit que de grands producteurs reviennent pour filmer une grande production américaine, pour que d'autres le suivent.

Tarak Ben Ammar à l'Agence TAP : avec l'insécurité, les films sont partis au Maroc, Portugal, Grèce

Depuis les années 70 et jusqu'aux années 2000, environ 75 grands films sont venus en Tunisie pour ne citer que Luitz Morat, Franco Zeffirelli, Rossellini, Polanski. De ce fait, la Tunisie a été leader en Afrique du Nord, en Afrique et dans le monde arabe a déclaré le producteur tunisien Tarak Ben Ammar à l'agence TAP.

La Tunisie a attiré de grands noms du cinéma par son climat méditerranéen, sa montagne, la mer, le désert, son peuple accueillant et surtout ses meilleurs techniciens. Aujourd'hui et en raison de l'insécurité, les producteurs de films sont allés au Maroc, au Portugal, en Grèce, en Espagne et en Bulgarie.
Comme les médias qui ne parlent jamais du train qui part à l'heure mais de ses déraillements, les vétérans de l'image eux donc n'ont eu à la Une des journaux que "terrorisme, assassinats, grèves", a-t-il encore dit.

Pour convaincre un metteur en scène de venir en Tunisie "c'est franchement difficile depuis ces deux dernières années", a-t-il encore affirmé. Aujourd'hui, on affiche l'espoir en posant le cap pour retrouver la force de la Tunisie "ce pays pacifié" afin de "faire revenir tout ce beau monde chez-nous et nouer des partenariats gagnant-gagnant".

A Cannes, il ne faudrait pas oublier que le marché du film est le plus important pour les professionnels pour montrer et vendre leurs films, a indiqué à l'agence TAP, le producteur tunisien Hichem Belkhamsa. Cette année, la Tunisie est pour la première fois représentée par un stand C17 au plus grand marché du monde. Ce marché accueille environ 26 mille accréditations en terme de festivaliers et environ 4700 journalistes accrédités, ce qui en fait le deuxième plus grand événement dans le monde après les Jeux olympiques et la Coupe du

Monde, a rétorqué avec beaucoup d'humour ce grand habitué des lieux lors d'une visite guidée, organisée dans la totale spontanéité, pour les égarés de la route.
Il ne faudrait pas oublier aussi, a-t-il expliqué lors de cette grande tournée au Marché du film, «qu'en 2007, à l'époque où le pavillon tunisien a été installé au village international, il y'avait 46 pays représentés. Aujourd'hui on y compte 94 pays ».
 


TAP
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