Publié le 06-03-2018
Le Fou ou le théâtre dans ses trois dimensions
« Mon ami, je ne suis pas celui que je parais. Mon apparence n’est que l’habit que je porte, un habit, soigneusement tissé, qui me protège de tes questions et te protège de ma négligence. »
Ainsi parle Gibran Khalil Gibran. Il se décrit « étranger » ou encore « Fou ». Son monde, selon lui, est inaccessible pour les âmes distraites. Tellement abstrait, rêveur et spirituel, nous n’avons que rarement présenté visuellement les propos de l’écrivain. Le samedi, 21 mars 2009, à ElTeatro, nous avons pu, grâce à Tawfik Jebali, apercevoir le monde magique chargé de poésie, de philosophie et surtout de romantisme du Gibran.
"Le fou" ou "Al majnoun", une ouvre théâtrale mise en scène par Tawfik Jebali, fidèle aux textes de l’écrivain humaniste Gibran Khalil Gibran, avec la musique originale de Néjib Charadi et le jeu d’acteur de Chakra Rammah, Iness M’ Halla, Rakia Bouayed et Slim Kammoun. La pièce est une parfaite combinaison entre la lumière, la musique orientale et la danse mais surtout les paroles de Gibran qui résonnaient dans l'espace d'ElTeatro forte puissantes et poétiques. L’atmosphère était chargée d’émotions, de révolution et de rêve.
Les interprètes dansaient ainsi sur une musique fortement spirituelle et orientale. L’énergie et la force des mots semblaient diriger des corps déchainés sur scène, même les ombres semblaient être libérés de l'emprise de leurs propriétaire. Une ingénieuse utilisation d’ondes optiques affirmant aspect pictural de la pièce. Des images, des tableaux et des animations en 3D ont fait du spectacle une œuvre inclassable. Effectivement, le metteur en scène a utilisé des technologies innovantes en matière de lumière et d’animation pour donner une ambiance de rêve et de fée.
Ainsi était la folie, le comble des rêves et la limite de la rationalité que nous présente « Le Fou » en rendant hommage à Gibran, à ses pensées et à son engagement. Un air de folie qui nous pousse à remettre en question notre existence et les notions de notre liberté.
En sortant de la salle, les spectateurs émerveillés, avaient en esprit les propos de Gibran mais aussi une sincère reconnaissance au metteur en scène qui mérite son éloge : il nous a rapproché plus que jamais cette terre lointaine que Gibran a façonné, d’amour, de philosophie et de liberté.
« Le Fou » a fait le tour de
Henda