Publié le 06-03-2018

Suicide fictif au beaux-arts de Sousse

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu théâtre, voire coup de théâtre à la 9ème édition des journées d’études, de pratiques théâtrales et d’art visuels, dont la ville de Sousse a été le témoin du 5 au 14 mars 2010



Suicide fictif au beaux-arts de Sousse

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu théâtre, voire coup de théâtre à la 9ème édition des journées d’études, de pratiques théâtrales et d’art visuels, dont la ville de Sousse a été le témoin du 5 au 14 mars 2010. L’une des performances programmées a vu son écho dépasser le contexte de cette manifestation pour semer la panique sur Facebook.

 

8 éditions, passées sereinement entre performances, ateliers, spectacles de rue, expositions etc… et voilà que la 9ème sort du lot suite à l’exercice, pour le moins audacieux, de l’un des étudiants des beaux arts de Sousse qui a simulé, en plein milieu de l’institut et en présence d’une bonne centaine d’autres étudiants, « Le suicide d’un intellectuel » pour exprimer la mort des idées et des valeurs. Sous les cris, fictifs ou pas difficile à dire, de ses camarades, ce dernier s’est d’abord affiché la corde au cou, au bord d’un étage donnant sur la court centrale. Il a lancé un discours sur les raisons de ce suicide, avant d’échapper à ceux qui essayaient de le retenir  et de se jeter dans le vide, raide mort ou presque, puisque quelques moments plus tard, il se réanime pour lever le rideau sur sa petite mise en scène.

 

Il y a un an, cette performance serait peut-être passée inaperçue, mais il y a un an, Facebook n’avait pas l’ampleur qu’il a aujourd’hui. On ne cherchait pas à tout mettre dedans. Maintenant, tout contenu est bon pour être montré, ça tient au bout de la caméra d’un portable dont le possesseur s’est trouvé au bon endroit au bon moment. Quant à la morale, justement, ça dépend de la personne et du titre qu’il décide de donner à sa vidéo. Et c’est ainsi que cette scène de suicide a fait le tour du réseau social, par deux vidéos prises chacune d’un angle différent, l’une avec le titre « Suicide d'un intellectuel », l’autre carrément appelée « Un étudiant s’est pondu de beaux-arts de Sousse ». Nommées ainsi, elles étaient parties chacune pour créer des frayeurs parmi nos facebookers, qui découvraient à la fin des séquences la réalité de la mise en scène.

 

Prouesse théâtrale ou dérapage dramatique pour cet étudiant ? Là n’est pas la question car l’art réside aussi dans le risque et la création. C’est plutôt la manipulation de l’art qui devrait être pointée du doigt. Cet incident, à savoir la mise des deux vidéos sur facebook avec un titre qui déforme la réalité afin de faire sensation n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce qu’une identité fictive peut donner comme libertés et actions malveillantes. Si l’art est Amoral, cela ne justifie point son exploitation à des fins IMmorales. Ce suicide de l’intellectuel qui crie la mort de la morale a bien raison d’être ?  

 

 

Narjes


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