Pendant la semaine dernière la presse nationale a longuement parlé de l’affaire de Nessma TV avec la journaliste de LaPresse Samira Dami. Un déferlement d’articles, entre donneurs de leçon et  critiques concernant l’éthique du journalisme et de la bonne conduite.

Le buzz et la polémique sont un couple magique pour tout média qui vise un certain gain commercial. Et c’est bien sûr, un droit légitime que personne ne peut dénigrer. Que la presse profite des affaires « scandaleuses » pour avoir plus de lecteurs, n’est pas une chose étrange surtout dans un pays où les évènements culturels manquent de vivacité et de richesse. Mais, faut-il rappeler que le rôle principal des médias est de booster l’activité intellectuelle ou encore de travailler sur l’identité culturelle de son pays.

Pendant la semaine dernière, Nessma TV a fêté "la Palestine au cœur du Grand Maghreb". Un évènement culturel de grande importance que la presse nationale a totalement négligé.  

Des invités de grand calibre à l’instar de Elia Suleiman, Leila Khaled, Ibrahim Nasrallah, Rim Al Banna et pleins d’autres artistes et militants palestiniens (plus de 40 invités) ont atterri sur le plateau de Ness Nessma et ont raconté leurs histoires et leurs arts dans une ambiance festive.

Nessma a voulu montrer l’espoir de la Palestine, comme son directeur nous a confirmé, lors d’une conférence de presse, et c’est pour cette raison que la semaine s’intitule « Hope ». D’après le directeur de communication de la chaîne, Moez Sinaoui,  « de grands échos à l’échelle arabe et européenne ont suivi cet évènement … les palestiniens se sont félicités de cette belle occasion de rencontre et d’échange dans un pays arabe … ».

Dans ce contexte, le responsable a expliqué que la presse maghrébine et arabe a consacré des pages pour parler de la semaine « Hope », entre ceux qui encouragent ce genre d’initiative et ceux qui se félicitent du haut niveau de l’audiovisuel maghrébin et plus précisément tunisien. Mais, « Tout le monde était au rendez-vous sauf notre presse nationale … » a commenté Moez Sinaoui avec regret.

Effectivement, très peu ont été les journalistes qui ont passé en revue l’évènement, malgré son importance culturelle et politique. Malheureusement, il parait qu’aux yeux de nos médias, la Palestine, le cœur du monde arabe, est moins importante qu’une bagarre entre deux journalistes. C’est une question de priorité. La première buzz beaucoup moins que la deuxième.

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