Le Club Africain et l’Espérance Sportive de Tunis se préparent depuis des mois au lancement de leurs chaînes TV. Le Club Africain a trouvé un arrangement avec la chaîne du Grand Maghreb, Nessma TV, alors que l’Espérance a mis le paquet pour Hannibal TV pour concurrencer son rival et satisfaire ses supporters.  

La concurrence est rude, surtout que les deux équipes misent sur l’originalité. Soudainement, tout est annulé des deux côtés. En effet, l’émission de l’EST, prévue pour le 17 mars 2010 à 19h sur Hannibal TV a été annulée à la dernière minute. Et de même ,celle du CA programmée par Nessma TV le 26 mars est à son tour annulée.

Une chose est sûre, les deux équipes ne peuvent pas lancer leurs chaînes, du moins, pour le moment.  

Les raisons de cette interdiction sont multiples et sont d’ordre juridique. Premièrement, les deux équipes doivent attendre l’avis du Conseil de la concurrence et du Conseil supérieur de la Communication.  Cet avis est important car, pour le moment, la législation indique que les chaînes de télévision tunisiennes doivent traiter en égalité les clubs sportifs nationaux.

Deuxième point très important, les équipes sportives en Tunisie ont le statut d’une association. Cela relève une difficulté de gestion juridique d’une chaîne privée à l’instar des grandes équipes de football européennes qui sont des sociétés privées.

Une réforme législative est donc nécessaire pour adapter l’évolution de nos équipes sportives avec leurs statuts actuels. Les parties prenantes travailleront sur cette affaire, dans les mois qui suivent, pour permettre, éventuellement, aux deux équipes CA et EST de lancer leurs propres chaînes sans aucune contrainte. Reste à voir, après, le contenu diffusé et le coût de cet investissement très lourd à supporter.

Mais finalement cette affaire nous pousse à poser une grande autre question: lors de la conclusion des deux contrats entre ces équipes et les deux chaînes privées Nessma TV et Hannibal TV, pourquoi n’a-t-on pas vérifié le contexte juridique tunisien afin de s’assurer de la légitimité de ces contrats ?

Cette vérification, très simple à faire, aurait dû épargner à toutes les parties ce grand investissement de temps et d’argent, gaspillé pour rien.   

Henda