Publié le 03-10-2022

Sur la voie d'un accord entre le Liban et Israël

Officiellement en guerre, Israël et le Liban pourraient franchir une étape décisive dans la définition d'une frontière maritime commune après deux ans de négociations, grâce à une médiation américaine. 



Sur la voie d'un accord entre le Liban et Israël

Lorsque les intérêts économiques sont convergents, les politiques tendent à s'aligner. C'est ainsi qu'Israël et le Liban, toujours officiellement en guerre, se rapprochent d'un accord sur la définition de leur frontière maritime. Une avancée qui pourrait ouvrir la voie à l'exploitation de nouvelles ressources gazières en Méditerranée orientale. Dans le cadre d'une négociation menée depuis deux ans sous l'égide des Etats-Unis, le gouvernement israélien a rendu un premier avis favorable sur un projet d'accord, ce dimanche. Le Liban doit encore faire de même mais plusieurs signes sont encourageants.

Soumis la semaine dernière par la médiation américaine, ce projet d'accord a été salué par le Premier ministre israélien Yaïr Lapid et son gouvernement de coalition : « Comme nous le soulignons depuis le premier jour, le projet préserve intégralement les intérêts nationaux d'Israël en matière de sécurité, ainsi que nos intérêts économiques. » Il a précisé que l'aval israélien reste tout de même conditionné à un examen juridique détaillé. Il pourrait également être remis en cause en cas de victoire de Benjamin Netanyahu lors des élections législatives du 1er novembre, ce dernier ayant déclaré sur Twitter qu'il ne « serait pas engagé par ce fait accompli ».

La parole de Beyrouth est désormais attendue. Mais le projet a été jugé comme « une étape très importante » par Hassan Nasrallah, chef du mouvement armé Hezbollah qui domine la vie politique au Liban avec le soutien de l'Iran et ennemi affiché d'Israël. Il s'est félicité qu'il y ait « désormais un texte écrit » et a affirmant que « les jours à venir seraient cruciaux ». De son côté, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du parti chiite, l'a jugé « positif ».

Partage des revenus
Les détails de cet accord sont confidentiels, mais s'il venait à être conclu, il permettrait aux deux pays de franchir un pas décisif en vue de l'exploitation de gisements maritimes de gaz, avec un partage des recettes à la clef. Yaïr Lapid a laissé entendre que l'extraction du gaz dans la zone disputée de Cana - traversée par la future ligne de démarcation - pourrait être confiée à une compagnie détenant une licence libanaise, tandis qu'Israël recevrait une partie des revenus et conserverait sa souveraineté sur le champ de Karish, également controversé.

« Nous ne sommes pas opposés au développement d'un champ gazier libanais supplémentaire, duquel nous pourrions bien sûr percevoir les royalties auxquelles nous avons droit », a ainsi déclaré le chef du gouvernement israélien. « Un tel champ réduirait la dépendance du Liban à l'Iran, restreindrait le Hezbollah et contribuerait à la stabilité dans la région. »

Les autorités israéliennes ont indiqué vouloir débuter dès que possible la production de gaz à Karish, gisement offshore exploité par le groupe britannique Energean. Et selon l'Agence France Presse, de hauts responsables israéliens ont indiqué que le groupe français Total était pressenti pour prospecter et exploiter le gisement de Cana.
latribune.fr, AFP et Reuters



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