Publié le 06-03-2018

Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepulveda

Il s’agit de l’un des romans incontournables de Cérès Diffusion, un petit roman qu'il faut absolument lire. Un texte désormais classique, paru en 92 et dont le succès va en s'amplifiant. 120 pages de pur bonheur!



Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepulveda


Il s’agit de l’un des romans incontournables de Cérès Diffusion, un petit roman qu'il faut absolument lire. Un texte désormais classique, paru en 92 et dont le succès va en s'amplifiant. 120 pages de pur bonheur!

Perdus dans la partie amazonienne de l'Équateur, les habitants d'El Idilio, un village perdu sur les berges d'un affluent du fleuve Amazone, végètent, accablés par un climat humide. Un enfer vert peuplé de chercheurs d'or, d'aventuriers de tout poil en quête d'un Eldorado imaginaire, d'Indiens jivaros rejetés par leur peuple. Corruption et trafic y vont bon train, au grand mépris des Indiens shuars et de la nature. La découverte par les Indiens Shuars d'un cadavre d'homme blond atrocement mutilé met le feu au village. Malgré les accusations hâtives du maire qui condamnent les Indiens, Antonio José Bolivar diagnostique dans cette mort non pas la main de l'homme mais la griffe d'un fauve. Symbole d'une forêt pillée, l'animal se venge de tous ces intrus que sont à ses yeux les Blancs dans l'espace amazonien. Bolivar, le vieil homme échoué dans ce coin reculé de la forêt équatoriale et aguerri à ses mystères, se voit bientôt contraint de se lancer dans une chasse de tous les dangers. Ce colon que le village appelle « le vieux » bien qu’il n’ait même pas soixante ans, ne vient au village que pour accueillir son ami, le dentiste itinérant, qui accoste à El Idilio tous les deux mois. En sa compagnie, il a rencontré Josefina et les romans d’amour qu'elle lui prête pour combler la solitude de ses soirées. À travers la lecture, Josefina et Antonio se sont découvert une complicité presque passionnelle. Pour ce défenseur des Indiens et de la forêt, ce combat est l'occasion d'évoquer ses doutes, ses souvenirs, ses bonheurs.

Il ne vous faudra pas vingt lignes pour tomber sous le charme de cette candeur, de cette fausse légèreté, de cette innocence rusée. Ensuite, vous filerez sans pouvoir vous arrêter jusqu’à une fin que votre plaisir jugera trop rapide. Voici une histoire très simple, pleine de charme et de rêve, haute en couleurs et en musique. L’écriture est limpide, d'un profond humanisme, qui en cent pages à peine aborde l'écologie, la destruction de la forêt amazonienne et de ses indigènes, l'analphabétisme, l'idiotie des gouvernants, l'opposition nature-culture et bien d'autres choses, sans jamais s'appesantir. C'est un magnifique conte, raconté par un amoureux de la nature et de la forêt amazonienne. Une belle manière d'aborder la différence et l'incompréhension, en même temps que les trésors cachés d'une autre civilisation. Luis Sepúlveda se gorge d'une imagination éclatante et recèle cette part de magie issue des contes. Quelques passages sont très drôles et beaux à la fois. En particulier les séances du dentiste... mémorables.


Sarah B.H

 

 

 

Proposé par Cérès Diffusion, 71 280505

Titres disponibles en librairie et grandes surfaces


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