Publié le 08-08-2022

Scandale d'espionnage en Grèce: le premier ministre reconnaît ''une erreur'' du renseignement

Le premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis a qualifié lundi 8 août d'«erreur» «politiquement inacceptable» la surveillance d'un chef de l'opposition de gauche par les services du renseignement, un scandale qui ébranle son gouvernement.



Scandale d'espionnage en Grèce: le premier ministre reconnaît ''une erreur'' du renseignement

Deux démissions, dont celle du chef des services nationaux du renseignement (EYP), ont porté vendredi un coup majeur à son gouvernement après la révélation de la surveillance par le logiciel malveillant Predator du téléphone portable de Nikos Androulakis, eurodéputé et chef du parti du Pasok-Kinal, troisième parti au parlement. Ces deux démissions sont intervenues dix jours après que M. Androulakis (socialiste) a dénoncé «la tentative de surveillance» de son portable et saisi la justice.

La procédure de surveillance du téléphone portable de M. Androulakis par l'EYP a été faite «légalement», mais «c'était une erreur», a reconnu le Premier ministre dans une allocution télévisée. «Je n'étais pas au courant», a-t-il affirmé, jugeant l'action de l'EYP «politiquement inacceptable» et fustigeant «des défaillances endémiques» dans ce service.

L'EYP est placée sous l'égide de Kyriakos Mitsotakis depuis son élection en juillet 2019, en vertu d'une des premières réformes décidées par son gouvernement. «Il y a quelques jours, j'ai été informé qu'en septembre 2021, et alors qu'il était déjà député européen, le service national du renseignement avait établi une connexion légale avec le téléphone portable de Nikos Androulakis», a-t-il dit. Le premier ministre a promis une série de «réformes» pour corriger «les défaillances» de l'EYP.

Vendredi, la démission du chef de l'EYP, Panagiotis Kontoleon, a été précédée de quelques heures par celle de Grigoris Dimitriadis, secrétaire général des services du Premier ministre et neveu de ce dernier, mis en cause par les sites d'investigation Reporters United et le quotidien grec Efimerida ton syntakton (Efsyn, gauche) pour ses liens présumés avec une société de commercialisation du Predator en Grèce. Ces sites d'investigation ainsi que le site Inside Story ont ces derniers mois publié une enquête sur les surveillances présumées en Grèce.

AFP



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