Publié le 07-12-2021

Mise en garde de l'OMS contre ce traitement

Il faisait partie des traitements jugés prometteurs au début de la pandémie de Covid-19, mais plusieurs essais avaient déjà conclu à son inefficacité.



Mise en garde de l'OMS contre ce traitement

C'est désormais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a tranché : les traitements anti-Covid à partir de plasma sanguin d'anciens malades n'ont pas fait leurs preuves et doivent être évités contre les formes légères ou graves.

Des experts de l'OMS « recommandent fortement de ne pas utiliser du plasma convalescent chez des patients atteints d'une forme peu grave de la maladie », résume un avis publié dans le « British Medical Journal ». Ils ont une position un peu moins tranchée en ce qui concerne les formes graves, se prononçant aussi contre l'usage du plasma sanguin d'ex-malades mais sans y ajouter le qualificatif de « fortement ».

Sous l'administration Trump, le traitement par transfusion de plasma de patients remis avait été autorisé en urgence aux Etats-Unis par l'agence américaine du médicament (FDA) . A l'époque, celle-ci avait toutefois indiqué qu'il n'existait pas de preuve formelle de l'efficacité de ce traitement. Ce dernier avait également été autorisé, hors essai clinique, par l'Union européenne en avril.

Pas de bénéfice en matière de mortalité

Dans le cadre d'une quinzaine d'essais cliniques, dont certains menés en France, la partie liquide du sang d'un patient guéri a été prélevée pour l'administrer à des malades, afin de leur transmettre les anticorps pour combattre le virus après une infection. Mais cette piste thérapeutique n'a pas donné de résultats probants, selon les experts de l'OMS.

« Il n'y a pas eu de bénéfice évident en matière de […] mortalité ou de mise sous respiration artificielle », résument-ils, soulignant en outre que ces traitements sont lourds et complexes à administrer. C'est notamment ce qu'avait conclu l'essai Recovery , l'un des plus large menés sur le sujet.

Le programme de recherche britannique, mené sur 5.800 patients, avait conclu en mars à des résultats identiques entre le groupe traité au plasma et le groupe contrôle. Ce manque d'efficacité avait d'ailleurs été constaté chez tous les profils de patients. Et l'essai avait donc pris fin.
Un doute persistant sur les formes graves

Les experts n'enterrent toutefois pas totalement cette piste, estimant qu'il y a encore des incertitudes quant à son inefficacité contre les formes graves. Ils ne s'opposent donc pas à la poursuite d'essais cliniques dans le cadre de ces derniers.

Un essai, Coviplasm , est mené en France par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avec le soutien de l'Inserm et l'Etablissement français du sang (EFS). Des données préliminaires publiées il y a un an dans la revue « Blood » indiquaient « une amélioration des symptômes cliniques ». Mais les résultats définitifs n'ont pas encore été rendus publics.


AFP

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