Publié le 06-03-2018

Incendie tragique à l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis

La Bibliothèque de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis (IBLA) a été l’objet d’un énorme incendie mardi 5 janvier. L’explosion, à l’origine de cet incendie, a coûté la vie du missionnaire  italien, Père  Gian-Battista Maffi. 60% de la Bibliothèque seraient partis en fumée.



Incendie tragique à l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis

La Bibliothèque de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis (IBLA) a été l’objet d’un énorme incendie mardi 5 janvier. L’explosion, à l’origine de cet incendie, a coûté la vie du missionnaire  italien, Père  Gian-Battista Maffi. 60% de la Bibliothèque seraient partis en fumée.

Sur le site web des Pères Blancs (les missionnaires d'Afrique), on peut lire que "malgrè l'intervention rapide des Sapeurs-pompiers de la ville, Gian-Battista Maffi , 54 ans, qui se trouvait à l'intérieur de la bibliothèque n'a pu être sauvé. Son corps a été complètement carbonisé La police scientifique est au travail pour essayer de déterminer les causes de l'explosion et de l'incendie."

Sur ce même site, on retrouve le témoignage de José Maria Cantal Provincial de la Province Maghreb, présent sur les lieux au moment de la tragédie :

Nouvelles reçues ce matin 7 Janvier

Chers frères et sœurs,

Vous avez probablement entendu que le Père Gian-Battista Maffi est décédé. En attendant que la police puisse éclairer tous les détails, voici quelques précisions.

A 14h05 il y a eu une explosion à l'IBLA. Je suis descendu de ma chambre en cherchant l'origine de l'explosion. Vers 14h15, je suis rentré dans la bibliothèque avec un extincteur. En arrivant, au milieu des flammes j'ai trouvé le corps de Gian-Battista allongé et inerte par terre. Après avoir vidé l'extincteur, nous avons voulu avec John MacWilliam essayer de sortir le corps. C'était impossible à cause de la fumée.

C'est TRES dur pour les confrères de l'IBLA, dur pour les pères blancs et pour le diocèse, plus dur encore pour la famille de Gian-Battista. Sa maman a 87 ans…

Demain matin je retournerai encore aux bureaux de la police pour répondre aux questions... Il faut souligner le rôle professionnel de tous les intervenants qui avec compétence et humanité ont fait leur travail et nous ont soutenus: la police et les pompiers sont restés avec quelques confrères toute la nuit à l'IBLA, les Sœurs Blanches nous ont entourés de soins et de sollicitude, les voisins se sont montrés extrêmement généreux, les amis des pères et les connaisseurs de l'IBLA ont défilé le jour même.

60% de la Bibliothèque a été brulé par les flammes ou endommagé par l'eau.

Il nous faudra attendre que les enquêteurs aient fini leur travail avant de pouvoir établir la date des funérailles. Elle vous sera alors communiquée. Dès maintenant deux frères de Gian-Battista s'annoncent pour vendredi. Mgr. Maroun est au courant, et il a raccourci son séjour à Amman. Il sera de retour vendredi.

En attendant nous allons tous nous unir dans la prière à Gian-Battista, à sa maman, à sa famille, et au diocèse.

José Maria Cantal Provincial de la Province Maghreb

 

Historique de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis :

L'histoire d'IBLA commence en 1926 avec la décision des Pères Blancs de créer une maison d'études et de recherche au Maghreb pour ceux qui y travaillent. C'est le Père Henri Marchal qui y aura pensé le premier, après l'échec des Pères Blancs à Ghardaïa, en Algérie, dû à leur ignorance de la langue arabe. La première communauté est installée le 18 novembre 1926 à la ferme de Boukhris près de La Marsa, à une vingtaine de kilomètres de Tunis, et comporte dès l'origine une composition internationale que l'IBLA garde encore aujourd'hui. Les cours commencent le 25, sous l'appellation de "Foyer d'études".

La maison d'études se déplace à la rue des Glacières à Tunis le 18 mai 1928, où elle prend officiellement le nom d'Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) le 30 mars 1931. Elle occupe effectivement son siège actuel à la rue Jamaa al-Haoua le 15 février 1932. Déjà en 1928, le centre d'études publie "Les Cahiers Tunisiens et Documents Tunisiens". En 1937 naît la revue "Ibla".

A la rue Jamaa al-Haoua, IBLA occupe une ancienne maison arabe, dans un quartier populaire proche de la vieille Médina de Tunis, du coté de Bab Mnara. Le quartier est né quand, conséquence des premières immigrations, la ville a dû franchir ses murailles. Rue Jamaa Al Haoua se trouve derrière la mosquée du même nom, à la « Place du Leader », ainsi baptisée parce que le Président Habib Bourguiba habitait une de ces maisons, devenu depuis 1956 un petit musée, quand les Français l'ont arrêté le 18 janvier 1952. À cette occasion, Mathilde Moufidha, sa femme, ainsi que son fils Jean Habib, s'étaient réfugiés provisoirement à IBLA.

 


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