Publié le 19-05-2021

Pénurie et hausse des prix des cigarettes…la crise du tabac qui s’éternise

Les fumeurs tunisiens souffrent d'une pénurie de cigarettes qui ont disparu des présentoirs de bureaux de tabac et de leurs prix qui ont augmenté de plus de 40% en raison de la spéculation, coïncidant avec une grève ouverte menée par les recettes des finances depuis plus de 3 semaines.



Pénurie et hausse des prix des cigarettes…la crise du tabac qui s’éternise

La grève des recettes des finances qui monopolise les voies d'approvisionnement officielles des vendeurs de cigarettes, a provoqué une grave pénurie de cigarettes fabriquées et fournies localement, tandis que les spéculateurs et les marchands de cigarettes de contrebande profitent de la rareté de l'offre pour augmenter les prix qui ont atteint des tarifs record.

Les fumeurs en Tunisie sont obligés de chercher pendant longtemps un paquet de cigarettes abordable, car les bureaux de tabac ont haussé les prix de certains articles de plus de 4 dinars.

Du fait de la hausse imposée par les commerçants, le prix des cigarettes "20 mars" fabriquées localement, qui sont les plus populaires, est passé à 5 dinars, contre un prix officiel fixé à 3,5 dinars, et le prix des cigarettes américaines et anglaises importées est passé de 7,3 dinars à 12 dinars.

Les commerçants et distributeurs de cigarettes profitent de la grève des recettes des finances qui se poursuit depuis plus de 3 semaines pour imposer leurs lois sur le marché et dissuader le gouvernement d’autoriser la vente de cigarettes dans les grands espaces commerciaux qui ont récemment obtenu des licences de vente de tabac.

Les fumeurs souffrent de hausses successives des prix des cigarettes, qui ont provoqué des augmentations de pas moins de 40% sur les prix de certains articles, et cela part directement dans les poches des monopoleurs et des spéculateurs, tandis que le gouvernement se contente de percevoir des impôts directs sur les prix fixés par des lois.

Une étude menée par le réseau international KPMG pour le conseil et l'audit sur la consommation de cigarettes a indiqué que le flux de cigarettes de contrebande vers la Tunisie a diminué de 35% dans les années 2015 et 2016, sous l'impulsion des politiques adoptées par le gouvernement pour lutter contre le commerce parallèle et la contrebande.

L'étude a révélé que sur les 18,98 milliards de cigarettes consommées en Tunisie, 4,64 milliards de cigarettes sont passées en contrebande, ce qui fait rater à la Tunisie des recettes fiscales équivalentes à 219 millions de dollars par an.

Le pouvoir des monopoles de la cigarette en Tunisie croît d'année en année en l'absence d'un contrôle strict sur ces réseaux, ce qui oblige les consommateurs à accepter leurs dispositions et les prix qu'ils imposent, confirmant qu'ils n'ont pas acquis depuis des années un paquet de cigarettes au prix légal fixé par le gouvernement.

Les augmentations officielles des prix des cigarettes et du tabac de toutes sortes sont presque annuelles. Depuis 2010, un an seulement s'est écoulé depuis la hausse des prix des cigarettes, à l'exception de 2016, avec des taux variant entre 150 millilitres comme l'augmentation la plus faible et 500 millimes comme l'augmentation la plus élevée des sept dernières années.

Le secteur du tabac fournit annuellement environ 1,3 milliard de dinars d'impôts directs au Trésor public, tandis que les chiffres officiels sont absents du nombre de transactions dans ce secteur et de la valeur des bénéfices réalisés par les spéculateurs.

75% des prix des cigarettes vont directement au Trésor public sous forme d'impôts directs, tandis que le gouvernement cherche à augmenter les ressources fiscales directes pour réparer le déficit laissé par la crise Corona après la baisse des ressources fiscales.

Les Tunisiens sont considérés comme les plus grands consommateurs de cigarettes dans le monde arabe avec 17 cigarettes en moyenne par jour et par fumeur, selon l'Organisation mondiale de la santé.
 



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