Publié le 06-03-2018

Interview avec les Carthagods

Tarak et Haythem à la guitare, Zack à la batterie, Khalil le bassiste et Mehdi le vocaliste : une définition simpliste de Carthagods



Interview avec les Carthagods

Tarak et Haythem à la guitare, Zack à la batterie, Khalil le bassiste et Mehdi le vocaliste : une définition simpliste de Carthagods, l’un des groupes de rock tunisiens les plus « bruyants », au sens propre comme au sens figuré. Le bruit est d’autant plus intense depuis qu’il a été annoncé que les Carthagods assureront la première partie de Dark Tranquillity (rien que ça !) dans l’événement "Reservoir Rock's", un concert prévu pour le samedi 12 décembre 2009 à la coupole d’El Menzah.  Pour cette occasion et en attendant de les retrouver sur scène, nous vous proposons de les découvrir dans cette interview où ils se définissent à leur manière :

 

Comment est né votre intérêt pour le métal et comment s’est formé le groupe?

 

Dès notre jeune âge, nous étions tous musicophiles. Le terrain était donc préparé et chacun attendait de voir se déclencher en lui l’intérêt pour le métal. Cet élément déclencheur est venu par un simple déclic pour certains d’entre nous, en ayant écouté un disque qui rend hommage aux Black Sabbath (Tarak) ou après avoir regardé un concert de Rage againt the machine  (Mehdi) à la télé. Pour les autres, c’est l’influence d’un frère (Khalil) ou d’un voisin (Haythem). Après la découverte, est venue l’étape de la recherche musicale des différents groupes et genres phares du métal qui nous a naturellement mené, chacun de son côté, à vouloir jouer un instrument.

 

La formation première de Carthagods date de 1996. C’est Zack et Tarak qui ont fondé le groupe en recrutant d’autres membres. Depuis, sa composition a beaucoup changé pour former la bande actuelle.

 

Quelles sont vos références en matière de groupes de métal et comment définissez-vous votre musique ?

 

Nos références sont très variées tout en restant inscrites dans le métal pur et dur. Cela va des groupes marquants des années 70 comme Led Zeppelin jusqu’à des groupes plus récents comme Dream theater et Metallica. Chacun de nous a ses propres influences qu’il traduit dans les compositions du groupe.

 

Notre musique s’inspire de tous les styles sans vouloir appartenir à un genre en particulier. Elle est le fruit de nos propres expériences. Nous évoluons au fil du temps et notre musique évolue avec nous selon ce qui se passe sur la scène mondiale et selon notre collaboration avec d’autres groupes. Sans oublier l’empreinte laissée par les anciens membres de Carthagods et qui nourrit encore sa musique.

 

Quelles sont les principales étapes du parcours de Carthagods ?

 

Depuis sa création, le groupe est passé par plusieurs étapes cruciales. Après un arrêt en 2002 suite au décès de l’un des membres, la reprise a été forte en 2005 où le groupe s’est reformé malgré l’absence de la plupart de ses anciens. En 2006, Carthagods a assuré la première partie du groupe de métal gothique Epica, venu dans notre pays pour un concert exceptionnel. Nous sommes aussi très fiers d’avoir invité, pour des concerts et dans des enregistrements, des artistes internationaux comme Kiko Loureiro du groupe Angra et le guitariste néerlandais Marcel Coenen, même si nous n’avons jamais joué en dehors de la Tunisie. Ce qui aurait pu être un moment fort de notre parcours, c’est le concert d’Anathema en Tunisie dans lequel nous allions jouer en première partie et qui a été malheureusement annulé.

 

Le meilleur reste à venir avec le concert de Dark Tranquillity pour lequel nous avons été sollicités par NJ events, grâce à nos nombreuses expériences avec les groupes étrangers. Sur la demande d’une agence de booking et avec l’aide de nos amis, nous avons réalisé notre premier video clip totalement « home made ». Ce clip s'intitule "Memories of never ending pain" et fera partie de notre press book qui nous permettra, on l’espère, d’être produit par cette agence (nous préférons garder son nom secret pour le moment). Nous sommes également en pleine préparation de l’enregistrement de notre premier album qui sera la sève de nos influences et de notre parcours musical et nous étudions des propositions pour participer à des festivals en Europe.

 

 

Est-ce un challenge de former un groupe de métal en Tunisie et quelles sont les difficultés qu’il peut rencontrer ?

 

Ce n’est pas forcément un challenge, c’est même plutôt un épanouissement. Le fait de pratiquer la metal music est un choix qu’on assume en toute connaissance de cause. C’est vrai que le genre est assez underground, mais il l’est partout dans le monde. Donc être un métaleux en Tunisie n’est pas très différent de l’être ailleurs. C’est un genre comme un autre qui n’est pas plus mal vu que le Mezwed ou le Raï surtout qu’il trouve beaucoup d’amateurs dans notre pays. Il en est pareil pour le look qu’impose le style. Nous savons faire la part des choses. Nous savons qu’on ne peut pas s’habiller pareil- c'est à dire comme nous le faisons sur scène- dans une administration. La particularité du genre émane plus du fait qu’il est étranger à la culture arabo-musulmane et très différent de la musique orientale.

 

Par contre, les difficultés se posent en amont et en aval de la création musicale. D’emblée, le matériel est coûteux et nécessite de l’entretien. Pour les répétitions, le problème de trouver un local adéquat et avec une bonne isolation sonore se pose constamment. Nous essayons pour ça de s’arranger et de s’organiser entre nous et avec l’aide de nos familles. Ensuite, l’absence de maisons de production en Tunisie et d’encadrement pour la musique en général et le métal en particulier entrave notre objectif de vouloir jouer à l’étranger. Heureusement que des agences de booking commencent à voir le jour, ce qui pourrait faire évoluer les choses.

 

 

Narjes


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