Publié le 06-03-2018

Le changement d'émir au Qatar aura de possibles changements au niveau de la politique étrangère

L'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, doit rencontrer lundi 24 juin les membres de la famille royale et les principaux responsables politiques du pays alors que des "informations font état de sa volonté d'abdiquer en faveur de son fils, le prince héritier Cheikh Tamim", annonce Al-Jazira.



Le changement d'émir au Qatar aura de possibles changements au niveau de la politique étrangère

La chaîne de télévision qatarie précise dimanche avoir obtenu ces informations de "sources qataries dignes de confiance", sans fournir davantage de détails. L'émir, âgé de 61 ans, "pense depuis un moment" à passer la main, assurait début juin un diplomate en poste à Doha, selon qui "il s'est manifestement préparé au cours de l'année passée à remettre son autorité à Tamim".

Un autre diplomate avait déclaré que cette transition politique devrait débuter avec la démission du Cheikh Hamad Ben Jassim Al-Thani, 53 ans, l'un des acteurs clés du coup d'Etat de 1995, ce qui lui vaut de cumuler aujourd'hui les fonctions de premier ministre et de ministre des affaires étrangères.

PAS DE CHANGEMENTS SIGNIFICATIFS

Un tel bouleversement à la tête du petit émirat du Golfe de 1,7 million d'habitants pourrait avoir des conséquences sur sa politique étrangère, très active sur les scènes régionale, où il soutient les révoltes arabes et les Frères musulmans, comme internationale, où il réinvestit massivement les revenus considérables de sa production de gaz naturel.

Selon des sources diplomatiques arabes et occidentales au Qatar et dans la région, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Arabie saoudite notamment ont été prévenues des intentions de l'émir qui, disent-elles, tient à assurer un transfert du pouvoir en douceur à la jeune génération. Quitte à rompre pour cela avec la tradition des monarchies arabes, dont les dirigeants restent généralement en place jusqu'à leur mort.

A 33 ans, Cheikh Tamim est bien plus jeune que la moyenne des dirigeants des pays du Golfe. Mais pour Eman Ebed Alkadi, d'Eurasia Group, cela ne signifie pas qu'il faille attendre des changements significatifs, tant dans les priorités intérieures qu'en matière de politique étrangère. "Tamim contrôle depuis quelque temps un certain nombre de politiques essentielles pour le pays et partage le point de vue de son père sur le développement économique du Qatar et sur la politique de diversification de l'économie", estime-t-elle.

 

Le budget qatari a par ailleurs été établi jusqu'à 2016-2017, et avec la préparation de la Coupe du monde 2022 qui bat son plein, "il y a peu de chances pour qu'on assiste à un bouleversement politique", ajoute Eman Ebed Alkadi.


le monde.fr
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