Le nouveau tandem, Chine-Afrique fait grincer des dents.  L’Europe critique, la Chine se défend, l’Afrique trouve son compte. Qu’en-est-il de cette stratégie d’implantation chinoise sur le continent noir ?

Le récent forum sino-chinois tenu le 8 et 9 novembre en Egypte a connu la participation de 50 pays africains. Il s’est clôturé sur des prêts bonifiés de la part de la Chine de 10 millions de dollars pour toute l’Afrique et l’annulation des dettes des pays les plus pauvres, en plus d’un investissement en Guinée de 7 milliards de dollars pour un projet minier, signé la veille du sommet.

La Chine ne cesse de renforcer ses relations avec les pays africains à coups d’investissements depuis maintenant  dix ans. Pas du goût de l’Europe, jadis premier commandant et dominant commercial d’un continent toujours souffrant. Mais la Chine représente aujourd'hui un remède. Sa présence se consolide au fil des années. Selon Le journal Les dépêches de Brazzaville, pas moins d’un millier d’entreprises chinoises sont implantées en Afrique et,  les investissements chinois au premier semestre de 2009 ont atteint 552 millions de dollars, soit une augmentation de 81 % par rapport à 2008.

Le vieux continent ne reste pas de marbre face à une Chine de plus en plus grandissante et puissante. Surtout que cette fois il ne s’agit pas de textile aux faibles coûts de main d’œuvre, il ne s’agit pas de produits contrefaits, mais il s’agit d’énergie et d’infrastructures dans des pays sur lesquels elle avait la main mise. Une aubaine qui file vers les mains de la future première puissance économique mondiale.

Soutien aux régimes dictateurs et néocolonialisme, sont les accusations lancées par une Europe désormais dépassée. A force de critiquer sans jamais réellement faire quelque chose pour relever l’Afrique de ses malheurs, le vieux continent essaie de mettre en garde les africains face à la stratégie chinoise et la nouvelle amitié qui se dessine depuis quelques années. Une cause perdue, car les pays africains ne peuvent pas se passer d’une aide matérielle comme celle offerte par la Chine.

Les critiques européennes (et américaines, soit dit en passant) ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Le Premier Ministre chinois, Wen Jiabo, ne tarde pas à déclarer que : « cette thèse du néocolonialisme ne mérite même pas d’être défendue et même en cette période de crise financière internationale, la Chine ne va pas réduire son aide aux pays en voie de développement et en faveur des pays africains.»

Un continent noir qui croit voir de la lumière jaillir de Chine, pourquoi pas ? On ne peut pas lui reprocher de vouloir s’en sortir, même si la Chine peut être critiquable à certains égards.

Sarah B.H