Publié le 26-03-2021

Régression de l'exploration et de la production d'hydrocarbures en Tunisie

Le nombre total de permis de recherche et d’exploration est passé de 56 en 2010 à 23 à fin 2020, a indiqué le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines par intérim, Mohamed Boussaid, jeudi 25 mars 2021, lors d’une séance d’audition à la Commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, et de infrastructure à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour examiner des projets de loi portant sur l’approbation des accords spéciaux et de leurs annexes relatifs à la prolongation de l’exploitation des concessions des hydrocarbures de Gremda, Maamoura et Jebal Doulab.



Régression de l'exploration et de la production d'hydrocarbures en Tunisie

Boussaid a fait état, aussi, de la régression de la production nationale des hydrocarbures, passant de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2010 à 3,5 millions de tep, soit une baisse d’environ 50%.

D’après lui, cette chute est due principalement au déclin naturel des champs de production, et au manque de renouvellement du stock national via la découverte de nouveaux champs, ainsi que la réticence des entreprises à investir, en raison des protestations sociales.

” La régression des indicateurs d’exploration et de production d’hydrocarbures s’est reflétée directement sur l’indice d’indépendance énergétique, lequel est passé de 93% en 2010 à 43% en 2020 “, a-t-il ajouté.

Il a souligné l’impératif de conjuguer tous les efforts pour trouver une solution aux dossiers urgents, en coordination avec les services du ministère, à l’instar du permis de recherche de Zarat, dont une version finale de l’annexe a été élaborée, dans le cadre d’une approche participative, avec les membres de la commission.

Le ministre propose, aussi, de permettre aux trois concessions, dont le permis d’exploitation a expiré, de continuer leur production, rappelant qu’ils font partie de 18 concessions dont la période de validité touche à sa fin.

La concession de Jebal Doulab qui se trouve dans le gouvernorat de Kasserine, a expiré en décembre 2018. Elle produit actuellement environ 200 barils par jour et contribue à hauteur de 0,8% à la production nationale de pétrole. Les concessionnaires ont déposé une demande officielle pour obtenir une nouvelle concession d’exploitation, laquelle a été acceptée par le comité consultatif des hydrocarbures (pour une période de 16 ans jusqu’au 2035).

Concernant la concession Gremda située à Sfax, elle revient à hauteur de 51% à l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) et le reste à la société norvégienne TPS, elle est entrée en exploitation en 1992 et ce pour 30 ans. Sa production a atteint jusqu’septembre 2020, 10,3 millions barils quant aux réserves, elles sont évaluées à 1 million de baril, mais la concession qui sera prolongée de 15 ans attend l’accord de l’ARP.

S’agissant de la concession Maamoura qui se trouve dans le gouvernorat de Nabeul, elle remonte à 1990. Elle est détenue à hauteur de 51% par l’ETAP et à 49% par la société italienne ENI.

Les réserves restantes de gaz et de pétrole de ce champ sont estimées à 13,9 millions de barils de pétrole et de 1 577 millions m3 de gaz. Sa production de gaz estimée à 17 mille m2 par jour contribue à hauteur de 0,5% de la production nationale. La concession sera prolongée de 20 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2040.

Au terme de la séance, les membres de la commission de l’industrie ont décidé de poursuivre l’examen des projets de loi relatifs à ces concessions avec l’audition des experts.


TAP

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