Publié le 06-03-2018

Le CCLI adresse une lettre ouverte aux autorités tunisiennes à l'occasion du mois de Ramadan

Les membres du Collectif Civil pour la défense des Libertés Individuelles ont adressé une lettre ouverte au Président de la République, au Chef du Gouvernement, aux membres de l'Assemblée des Représentants du Peuple, aux membres du Conseil Supérieur de la Magistrature et aux Ministres de l'Intérieur et de la Justice à l’occasion du mois de Ramadan afin de leur demander de s’abstenir des violations commises contre les libertés individuelles quelles que soient les raisons, de leur rappeler leurs engagements nationaux et internationaux et de les appeler à faire cesser toutes les atteintes aux libertés individuelles en poursuivant et en punissant les agresseurs (individus ou groupes).



Le CCLI adresse une lettre ouverte aux autorités tunisiennes à l'occasion du mois de Ramadan

Cette lettre ouverte, publiée par la LTDH, appelle les autorités tunisiennes à s’opposer à toute tentative de violation des droits et des libertés des personnes pendant le mois de Ramadan.

Les membres du Collectif Civil pour la défense des Libertés Individuelles ont dénoncé, dans cette lettre ouverte, les multiples atteintes et violations perpétrées durant les années précédentes contre les libertés individuelles par les autorités publiques et des groupes ou des individus autoproclamés protecteurs de la religion et des bonnes mœurs.

« Nous, membres du Collectif Civil pour la défense des Libertés Individuelles, avons constaté, pendant les années précédentes à l’approche du mois de Ramadan, la montée des discours de haine contre la diversité confessionnelle dans notre pays et l’augmentation des menaces contre les libertés de conscience, de religion, d’opinion et d’expression », 

Le Collectif civil pour la défense des libertés individuelles a exprimé sa plus vive préoccupation quant à la manière avec laquelle les autorités abordent le dossier des libertés individuelles et condamne ces positions qu’il considère être non seulement la raison mais aussi une couverture qui cache la propagation du discours de violence et de haine, et un moyen pour alimenter l’extrémisme et renforcer le terrorisme.

Le Collectif Civil Pour Les Libertés Individuelles appelle le Président de la République à remplir ses obligations constitutionnelles de « veiller au respect de la Constitution ». Il demande, également, au Chef du Gouvernement d’abroger les circulaires qui violent de façon flagrante les dispositions de la Constitution, en particulier la circulaire publiée en 1981 qui prévoit la fermeture des cafés et restaurants pendant le mois de Ramadan, et d’une manière générale, l’appelle à mettre en œuvre les dispositions de la Constitution relatives aux droits et aux libertés. 

Le Collectif Civil appelle également l’Assemblée des Représentants du Peuple à assumer ses responsabilités concernant la révision des lois répressives, y compris, le Code Pénal afin de l’adapter à la nouvelle Constitution, en matière de garantie des droits et des libertés individuelles et collectives.

Le Collectif Civil Pour Les Libertés Individuelles rappelle le pouvoir judiciaire de son obligation constitutionnelle de « protection des droits et des libertés de toute atteinte » (Article 49 de la Constitution), et de « garantir la suprématie de la Constitution, la souveraineté de la loi et la protection des droits et libertés » (Article 102 de la Constitution), et l’invite à abandonner toute poursuite judiciaire arbitraire en contradiction avec la Constitution.

Les associations signataires sont : la  Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, l'Association tunisienne de Défense des Libertés Individuelles, l'Association Beity, l'Association DAMJ – Pour la justice et l’égalité, le Groupe Tawhida Ben Cheikh, l'Association Tunisienne de Prévention Positive, l'Association Doustourna, l'Association CALAM, l'Association Tahadi,l' Association Mawjoudinl'Association Fanni raghman Anni, l'Association Free sight, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, les  Avocats Sans Frontières, Euromed Droits, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme, l'Association Nachaz-Dissonances et Le Forum de la citoyenneté à Hammamet.


 



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