Publié le 06-03-2018

Washington sanctionnera tout pays qui continue à acheter du pétrole iranien

Les Etats-Unis ont encore renforcé lundi leur campagne de "pression maximale" pour faire plier l'Iran, leur ennemi numéro un au Moyen-Orient, en mettant fin aux dérogations qui permettaient encore à huit pays d'acheter du pétrole iranien.



Washington sanctionnera tout pays qui continue à acheter du pétrole iranien

Le président Donald Trump entend ainsi "porter à zéro les exportations" de brut iranien et "priver le régime de sa principale source de revenus", a annoncé la Maison Blanche.

A partir du 2 mai, la Chine, l'Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Italie et la Grèce devront donc cesser tout achat. Cette mesure s'annonce particulièrement délicate pour l'Inde, allié stratégique des Etats-Unis et troisième importateur mondial de pétrole, dont environ un dixième des achats vient d'Iran.

"Si vous ne respectez pas cela, il y aura des sanctions" américaines, a prévenu le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Mike Pompeo. "Nous entendons appliquer ces sanctions", a-t-il martelé.

Après s'être retiré il y a près d'un an de l'accord international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, jugé trop laxiste par Donald Trump, Washington a rétabli en novembre de dures sanctions économiques contre la République islamique. Surtout, il a accompagné sa décision de la menace de mesures punitives également contre les pays qui continueraient malgré tout d'échanger avec l'Iran.

L'interdiction d'acheter du pétrole iranien était la principale de ces sanctions, qui se veulent "les plus fortes de l'histoire". Les Etats-Unis avaient toutefois à l'époque attribué ces dérogations pour six mois, jugeant que le marché mondial ne pouvait supporter une trop brusque annulation des ventes de brut iranien.

"Les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, trois des plus grands producteurs d'énergie au monde, avec nos amis et alliés, s'engagent à faire en sorte que les marchés mondiaux du pétrole restent suffisamment approvisionnés", a affirmé lundi la Maison Blanche dans son communiqué.

Donald Trump a renchéri sur Twitter en promettant que Ryad et d'autres pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole feraient "plus que compenser" la baisse de l'offre.

Le gouvernement saoudien s'est aussitôt dit prêt à "stabiliser" le marché, dont les cours se sont inscrits en forte hausse dès que les informations sur la future fin des exemptions américaines ont circulé dans la presse.

 


AFP

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