Publié le 06-03-2018

Tripoli : Les forces pro-Haftar repoussées, réunion prévue du Conseil de sécurité

Les forces alliées au gouvernement en Libye ont repoussé vendredi des combattants rivaux engagés dans une offensive pour prendre la capitale Tripoli, des affrontements susceptibles de replonger le pays dans un nouveau conflit.



Tripoli : Les forces pro-Haftar repoussées, réunion prévue du Conseil de sécurité

Face au risque d'embrasement, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence ce vendredi à la demande du Royaume-Uni, pour discuter de la Libye, après des appels internationaux à la retenue, selon des diplomates.

L'escalade a coïncidé avec la visite en Libye du patron de l'ONU Antonio Guterres qui a rencontré le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj jeudi à Tripoli et doit voir vendredi son rival, le maréchal controversé Khalifa Haftar, dans l'est du pays.

Jeudi, les forces pro-Haftar ont lancé une offensive pour prendre la capitale Tripoli, où siège le gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par  Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Sarraj a ordonné à ses forces et milices alliées de les repousser.

Les pro-Haftar ont progressé en direction de l'ouest du pays mais vendredi avant l'aube, des dizaines de leurs combattants ont été chassés après un "court accrochage" d'un barrage de sécurité à 27 km à l'ouest de la capitale, a indiqué une source de sécurité à Tripoli.

Des dizaines de combattants ont été faits prisonniers et leurs véhicules saisis, selon cette source. Des photos de ces "prisonniers" en uniformes militaires et assis à même le sol dans un lieu inconnu, circulent sur les réseaux sociaux. Il n'était toutefois pas possible de les authentifier dans l'immédiat.

Selon un journaliste de l'AFP sur place, la circulation était fluide dans la matinée à ce barrage où se trouve un seul véhicule de sécurité dont l'appartenance est inconnue.

La force de protection de Tripoli, une coalition de milices tripolitaines fidèles au GNA, a indiqué avoir participé à la reprise du barrage, après avoir annoncé jeudi une contre-offensive pour stopper l'avancée des pro-Haftar.

Elle a donné le nom de "Ouadi Doum 2" à l'opération, en allusion à la défaite en 1987 du maréchal Haftar, alors officier sous le régime Kadhafi, dans la région de Ouadi Doum sur la bande d'Aouzou, à la frontière du Tchad. Haftar s'était alors fait prisonnier.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi tué après une révolte, la Libye est plongée dans l'insécurité et une lutte de pouvoir avec la présence de nombreuses milices qui font la loi. Le GNA dans l'ouest, où se trouve Tripoli, et une autorité dans l'est contrôlée par l'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par Khalifa Haftar, se disputent le pouvoir depuis 2015.

Jeudi, le maréchal Khalifa Haftar a ordonné à ses forces d'"avancer" en direction de Tripoli. "L'heure a sonné", a-t-il dit dans un message sonore, promettant d'épargner les civils, les "institutions de l'Etat" et les ressortissants étrangers.

En réponse, Sarraj a donné l'ordre de "faire face à toute menace".

De puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest), loyaux au GNA, se sont dits "prêts à stopper l'avancée maudite" des pro-Haftar.


AFP

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