Publié le 06-03-2018

Démission collective de 20 membres actifs d'Ettakatol France

Dans un post publié sur leurs pages Facebook, 15 membres d'Ettakatol France ont présentés leurs démissions.



Démission collective de 20 membres actifs d'Ettakatol France

Dans cette lettre de démission, les ex-membres d'Ettakatol déplorent plusieurs points à savoir :



- La décision d’Ettakatol d’entrer dans un gouvernement avec uniquement Ennahdha et le CPR

- Le manque de discernement pendant la négociation du périmètre des pouvoirs des 3 partis de la troïka lors de la constitution du gouvernement.

- L’impression qu’Ettakatol laisse Ennahdha gouverner seule et cautionne ses décisions politiques et économiques. Non seulement, le parti n’a que peu de poids dans un grand nombre de décisions régaliennes, mais Ettakatol a fait le choix de ne pas critiquer les actions d’Ennahdha.
 

- Le choix des députés ministres n'ayant pas démissionné de leurs postes de députés. Ce cumul des mandats conduit à un absentéisme lors des votes de lois et à un affaiblissement du groupe parlementaire Ettakatol.

 

- Le non traitement des priorités, du dossier des victimes de la révolution, bien avant celui des salaires des parlementaires.
 


 

- La situation sécuritaire constitue un autre échec d’Ettakatol. Les violences se multiplient (universités assiégées, drapeau profané, manifestations pacifiques réprimées, artistes et universitaires agressés, femmes et hommes violés, école américaine brulée, etc.).
 



- Avec une année de recul, les démissionnaires constatent une dérive extrêmement grave : dans les choix politiques d’accès aux libertés, il existe deux poids et deux mesures. D’un côté, certains mouvements sectaires salafistes ont une liberté quasi totale d’exprimer leur haine, leurs appels aux meurtres et à la violence. Lorsqu’ils passent à l’acte, les sanctions ne sont pas proportionnelles à leurs actes. En face, nous constatons un recul très net des libertés d’expressions individuelles et du droit de manifester des artistes, des féministes, des minorités et des personnes qui ont un mode de pensée progressiste.


- La gestion interne du parti qui manque de transparence dans les décisions
 


-  Le système de copinage existant et entravant le processus démocratique au sein du parti. Les contacts informels ont à plusieurs reprises pris le pas sur une procédure d’information hiérarchique. Ce court-circuitage permanent donne le sentiment de devoir jouer des coudes et avoir une attitude clientéliste pour trouver sa place.


 

Pour conclure, les démissionnaires affirment qu'il mettront toutes leurs énergies pour défendre les libertés en Tunisie, ainsi qu’un programme socio-démocrate et progressiste aux prochaines élections.


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