Publié le 06-03-2018

La classe moyenne désemparée face à la flambée des prix de l'immobilier

Les prix des logements ont quasiment doublé, depuis la révolution, alors que la demande ne cesse de se contracter. Se loger coûte de plus en plus cher en Tunisie.



La classe moyenne désemparée face à la flambée des prix de l'immobilier

Pour certains analystes, cette tendance nourrit le risque d'éclatement d’une bulle immobilière aux lourdes conséquences sur le pays, dans les prochaines années.

Interrogé sur la possibilité pour la classe moyenne d’accéder à la propriété de son logement, le président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers (CSNPI), Fahmi Chaâbane répond « de quelle classe moyenne parlez-vous aujourd’hui ? le pouvoir d’achat de cette classe qui constitue, jadis, notre clientèle principale, s’est nettement dégradé depuis la révolution, au point qu’elle n’a plus aujourd’hui la capacité d’épargner ou d’envisager de grandes acquisitions ».

« Avant 2011, notre travail se basait sur une planification de la demande qui était forte. Aujourd’hui, cette demande fait défaut, en raison d’une forte augmentation des prix».

Chaâbane considère, toutefois, que les promoteurs immobiliers n’y sont pour rien dans cette flambée des prix « due à un contexte général post-révolutionnaire marqué par la hausse vertigineuse des prix du foncier. On ne peut pas construire du social ou de l’économique sur du foncier acheté à 2000 dinars/m2. Et c’est la raison pour laquelle, plusieurs promoteurs favorisent aujourd’hui, le standing, car il a toujours sa clientèle et il permet une certaine rentabilité ».

Chaâbane épingle aussi, « l’entrée sur le marché de l’immobilier, d’intrus et de spéculateurs favorisant les constructions commerciales ainsi que la rareté et la cherté des terrains constructibles , en raison de la détérioration du stock foncier de l’AFH surtout dans le grand Tunis, Sousse et Sfax. Une situation exploitée par les particuliers ayant sensiblement, augmenté les prix des terrains à usage d’habitation».

Autres raisons invoquées, "la montée des coûts de la main d’œuvre et des matières premières (dépréciation du dinar et création de nouvelles taxes), outre les augmentations successives des prix des hydrocarbures et des tarifs de l’énergie pratiqués par la STEG".

Et de critiquer aussi "les frais supplémentaires engendrés par les retards souvent accusés par les prestataires de services publics (Steg, Sonede, Onas, etc.), et ceux relatifs à l’obtention de certaines autorisations".

Il fustige, encore, les hausses successives du taux directeur de la BCT qui sont à l’origine du renchérissement des crédits aussi bien pour le promoteur que pour les particuliers désireux d’acquérir un logement.


TAP

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