Publié le 06-03-2018

En Chine, des fœtus génétiquement modifiés pour résister au virus du SIDA

La deuxième femme enceinte à la suite de l'expérimentation du chercheur chinois affirmant avoir créé les premiers "bébés génétiquement modifiés", pourrait en être à 12-14 semaines de grossesse, selon un médecin américain qui dit être en contact avec le chercheur.



En Chine, des fœtus génétiquement modifiés pour résister au virus du SIDA

Le scientifique He Jiankui a provoqué un tollé en Chine et à l'étranger en annonçant qu'il avait réussi à altérer l'ADN de jumelles, nées en novembre, pour les empêcher de contracter le virus du sida. Une annonce qui n'a pas fait l'objet d'une confirmation de source indépendante jusqu'à présent.

Le professeur He, désormais visé par une enquête de police, avait évoqué la possibilité d'une seconde grossesse lors d'une conférence à Hong Kong fin novembre. Selon des médias d'État, une enquête préliminaire a confirmé l'existence de cette femme enceinte. Aucun détail n'a été divulgué sur cette personne.

Une enquête menée par le gouvernement provincial du Guangdong a révélé qu'il avait "falsifié des documents d'évaluation éthique", selon l'agence Chine nouvelle.
Il avait mis sur pied "en privé" une équipe de recherche comprenant des scientifiques étrangers, toujours selon l'agence officielle qui a indiqué que son cas serait "sérieusement traité conformément à la loi". He Jiankui risque jusqu'à trois ans de prison pour falsification de documents, a indiqué à l'AFP Fan Chen, un avocat basé à Pékin.

Mais il pourrait faire l'objet d'une peine plus lourde s'il est poursuivi pour menace à la sécurité publique ou pour faute médicale. "Tout cela n'est pas clair. Car ces lois n'ont jamais été appliquées pour de tels actes", explique l'avocat shanghaïen Si Weijiang.

Aucune nouvelle information concernant les jumelles nées en novembre n'a été révélée. Wang Haoyi, un biologiste à l'Académie chinoise des Sciences, estime que l'effet de l'expérimentation sur leur santé est difficile à prévoir.

"Nous devons absolument prendre des mesures pour protéger leur vie privée", a-t-il dit à l'AFP. "Nous ne devrions même pas leur faire savoir qu'elles sont différentes."
 


AFP

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