Publié le 06-03-2018

47% des jeunes et 42% des femmes ne sont pas intéressés par la vie politique et les affaires locales

Dans le but d’évaluer l’intégration des catégories de femmes et de jeunes dans la vie publique et les affaires locales, l’association “Réseau Mourakiboun” en collaboration avec le bureau d’études “One to One for Research and Polling” et avec l’appui de la Fondation Heinrich Böll, a réalisé une étude approfondie sous forme d’un sondage détaillé, en utilisant la méthode du questionnaire aléatoire.



47% des jeunes et 42% des femmes ne sont pas intéressés par la vie politique et les affaires locales

L’échantillon a couvert plus de 2000 citoyens et citoyennes répartis entre les Tunisiennes de plus de 18 ans et les Tunisiens et Tunisiennes âgé(e)s entre 18 et 35 ans, durant la période allant du 26 novembre au 09 décembre 2018.

Le questionnaire comprenait un certain nombre de questions adressées aux groupes cibles, ainsi que l’analyse des concepts de vie publique et d'affaires locales, notamment après les élections municipales organisées en Tunisie en 2018. (47% des jeunes et 42% des femmes ne sont pas du tout intéressé(e)s par la vie politique et les affaires locales).

En réalité, la réticence face à la participation à la chose publique et les affaires locales est dominante en Tunisie, en particulier chez les groupes cibles (jeunes et femmes). L’analyse de ce fait passe inévitablement par la compréhension des raisons profondes de cette résignation élevée. Ceci est justifié dans cette étude par les niveaux très bas de satisfaction des répondant(e)s en ce qui concerne la situation politique et le degré d’intérêt par les affaires locales. (71% des jeunes et 61% des femmes ont jugé la situation économique comme mauvaise ou très mauvaise, et 70.9% des jeunes et 69.7% des femmes ont exprimé leur dissatisfaction totale de la situation politique).

Les faibles taux de participation aux dernières élections municipales en Tunisie sont inquiètants, mais ils ne sont pas surprenants. En répondant aux questions, les femmes interrogées ont indiqué qu’elles n’avaient pas participé à plus de 80%. Les raisons de cette abstention étaient divisées entre le manque d’intérêt et le manque de conviction. Comme pour les femmes, la réaction des jeunes à la participation et à l’abstention était identique quant à l’absence d’espoir en un changement positif. (51,8% des jeunes et 42,7% des femmes pensent qu’il n’y aura pas de changement après les élections municipales).

Pour analyser et essayer de comprendre la situation actuelle, les enquêteurs se sont penchés sur l'avenir de la participation des groupes cibles à la gestion des affaires locales en Tunisie, à travers un nombre de questions explorant les attentes des groupes cibles suite aux élections municipales.

La plupart des participant(e)s au questionnaire estiment qu’ils ont éventuellemtn un rôle à jouer en tant que force de proposition et d’action, une fois les raisons qui les empêchent de s’engager maintenant auraient disparu. (45% des jeunes et 40.3% des femmes ont l’intention de participer au développement de leurs communautés.)

En conclusion, le questionnaire a permis de révéler des résultats importants pour mieux comprendre les raisons profondes de la démission massive de la vie publique tunisienne, même au niveau local, surtout chez les jeunes et les femmes. L’étude permettrait le développer des alternatives de remédier à ces défaillances dans l’avenir proche. (61.7% des jeunes et 66.7% des femmes croient en l’importance de leurs éventuels rôles dans la participation aux affaires locales).


 



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