Publié le 06-03-2018

La désindustrialisation de la Tunisie est à l'origine du déficit commercial

 Le déficit commercial est le résultat direct de la désindustrialisation de la Tunisie. Nous avons marginalisé l’industrie, puisque nous nous sommes orientés vers d’autres secteurs, notamment le commerce», a indiqué Tarek Cherif, président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT).



La désindustrialisation de la Tunisie est à l'origine du déficit commercial

«Vu que notre industrie ne cesse de s’affaiblir, notre économie s’est retrouvée dans l’obligation de s’orienter vers l’importation pour satisfaire ses besoins. Pourtant, notre pays est en mesure de produire et de fabriquer n’importe quelle marchandise. Pour preuve, l’industrie aéronautique tunisienne est, aujourd’hui, un maillon essentiel pour la fabrication des avions Airbus», a-t-il précisé, dans un entretien avec l’agence TAP.

Selon l'INS, le déficit commercial s’est aggravé, à fin novembre 2018, pour dépasser les 17,3 milliards de dinars.

"Outre le déficit commercial, l’importation excessive engendre la dépréciation du dinar, étant donné que la demande sur les devises étrangères devient plus importante, ce qui a des répercussions négatives sur l’économie du pays.  Personnellement, je suis pour l’importation des matières premières et des équipements indispensables pour apporter de la valeur ajoutée à notre industrie, mais pas des produits pouvant être fabriqués en Tunisie », a-t-il affirmé.

Mobiliser les moyens nécessaires pour doper l’industrie nationale

Pour le président de la CONECT, «ce qui nous manque, c’est d’encourager notre industrie et mobiliser les moyens nécessaires pour qu’elle devienne compétitive et à même de concurrencer des économies similaires, telles que celles du Maroc, de l’Egypte et de la Turquie ».

« Nous évoluons, aujourd’hui, dans un contexte de mondialisation. Tout produit mis sur le marché doit être compétitif. Cela dépend de multiples facteurs liés à la production, mais aussi, à d’autres non maîtrisables par l’industriel, dont la hausse inattendue des prix énergétiques, le coût du transport, la qualité de la logistique…, et c’est à ce niveau que les professionnels tunisiens perdent de leur compétitivité. Ces coûts s’ajoutent au coût réel du produit, au moment où nous devrons être en ligne avec les prix proposés par nos compétiteurs », a-t-il souligné.

Dans ce contexte, l’homme d’affaire a mis l’accent sur le problème du monopole exercé en Tunisie, dans plusieurs activités, dont le monopole de l’électricité pour la STEG et celui pratiqué par la Société Tunisienne d'Acconage et de Manutention (STAM), au niveau des différents ports de la République.

D’après lui, la multiplication des sociétés exerçant dans ces activités, permettra de diversifier les offres et par conséquent de réduire les prix et d’améliorer les prestations, ce qui permettra d’améliorer la compétitivité des industriels.


TAP

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